L’indispensable autonomie financière dans l’organisation du hadj (2) (suite et fin)

Dans la chronique du vendredi dernier, nous avons posé la problématique de la récurrence de la clôture précipitée des inscriptions du Hadj avant le délai officiel et ses conséquences pour l’organisation du pèlerinage à la Mecque, mais aussi pour l’image de notre communauté. Cette semaine nous allons faire des propositions.

1. Notre pays doit se donner les moyens d’avoir non seule- ment une base de données fiable sur les candidats au pèlerinage mais aussi, sur les anciens pèlerins ;

2. La Côte d’Ivoire doit se donner les moyens d’obtenir des autorités saoudiennes, un quota plus important ;

3. Le coût de pèlerinage doit être aligné progressivement sur les coûts pratiqués dans la sous-région ;

4. L’ouverture des inscriptions doit être faite immédiatement après le retour au pays du dernier vol de Air Côte d’ Ivoire ;

5. Il doit être mis en place dans un compte approprié, ou une institution financière dédiée des comptes plans épargne pèlerinage ;

6. Une partie des contingents des institutions devraient aller vers les opérateurs privés sur- tout pour ceux qui ont les moyens de se prendre en charge ;

7. Les inscriptions ne devraient pas prendre en charge des pè- lerins ayant déjà effectué le pè- lerinage à la Mecque ;

8. Toute augmentation des quotas obtenue des autorités saoudiennes doit être réservée au grand public. Donc le privé et les institutions ne devraient pas être concernés par cette augmentation des quotas ob- tenus au niveau des autorités saoudiennes ;

9. Il semble qu’il y ait une relation opérationnelle entre les subventions et les ruées vers le hadj et tous les autres pèlerinages. En supprimant progressivement la subvention sur le Hadj, cela permettrait à la communauté musulmane de faire face directement à ses responsabilités tout en soulageant la trésorerie de l’Etat ;

10. La panique et la ruée im- médiate des candidats pèlerins vers les opérateurs privés (par ceux qui ont les moyens), chaque fois qu’on arrête précipitamment les inscriptions po- sent parfois des questions ethniques. Et le fait que certaines personnes profitent de cette triste situation nous emmène à nous poser des questions sur le caractère spéculatif apparent de la problématique de la fermeture des périodes d’inscription avant la date fixée officiellement.

En tout état de cause ; le nouveau ministre en charge du Hadj, SIDIKI DIAKITE semble avoir bien perçu les problèmes clés de l’organisation du Hadj en Côte d’Ivoire. Notamment la mise en place de la banque du Hadj qui permettrait :

• Aux parents de s’organiser en amont ;

• Au COSIM de procéder à une formation religieuse appropriée ;

• Au Ministère de l’intérieur, au Ministère de l’économie et au Ministère du budget de posséder une bonne base de don- nées afin de planifier rigoureusement l’intervention de l’Etat ;

• Aux autorités saoudiennes de mieux apprécier les nouveaux quotas demandés par la Côte d’Ivoire

En un mot comme en cent, le succès de l’organisation du Hadj en Côte d’Ivoire dépendra d’abord et avant tout de notre capacité à nous organiser au plan financier de façon autonome.

A la semaine prochaine IN CHA ALLAH