Le monde connait aujourd’hui un nombre élevé de décès liés à l’accouchement, phénomène d’autant plus grandissant qu’il faut rapidement le prévenir et pourquoi pas, l’éradiquer. C’est dans cette perspective que l’OMS à travers la FASFAF a organisé cet atelier pré-congrès pour livrer les nouvelles directives en santé maternelle et néonatale. C’était le lundi 24 octobre au palais de la culture en présence de 200 sages-femmes d’Afrique francophones.
Réduire la mortalité maternelle et renforcer les compétences des sages-femmes, tels sont les objectifs de la structure FASFAF à travers les nouvelles directives de l’OMS adoptées en 2019 pour garantir sa mission. À l’entame des travaux, le représentant résident de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Jean-Marie Vianny Yaméogo, a salué le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle pour l’amélioration des plateaux techniques et la disponibilité du personnel. « Les nouvelles directives ont permis de baisser la mortalité néonatale et infantile. Selon lui, la région Afrique a baissé d’au moins 40% des décès maternels, néonataux et infantiles ces 10 dernières années, mais nous estimons, poursuit-il, en ce qui concerne l’OMS, que les progrès sont encore lents. C’est pourquoi de nouvelles directives sont prises pour accélérer les progrès à 140 décès pour 100 000 naissances dans chaque pays », a-t-il expliqué. C’est le lieu de rappeler que 6/10 de grossesse prématurée se terminent par avortement. Plusieurs dispositifs sont mis pour éviter ces phénomènes ignobles et freiner la propagation des cancers (seins, col de l’utérus…)
Prenant la parole, Mme la présidente de la FASFAF, Héloïse Adjowa Adandogou-D’Almeida a indiqué au sujet des femmes susceptibles d’enfanter « Pour toutes les femmes en âge de procréer, il est plus que jamais nécessaire de renforcer le système de santé avec des personnels qualifiés pour assurer une assistance qualifiée » et de continuer « Je me réjouis de cette action conjointe de l’OMS avec les autres partenaires des agences du système des nations unies pour accompagner les pays à résoudre cette problématique » s’est-elle dite. Par ailleurs, indique la présidente, « La quasi-totalité des pays d’Afrique Francophone sont classés dans la catégorie des pays n’ayant pas fait de progrès suffisants en matière de réduction de la mortalité maternelle », s’est-elle alarmée.
Pour le professeur Bony Serge en sa double qualité de président de la SOGOCI et représentant du ministre de la Santé de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle « Aucune femme ne doit mourir en accouchant » a-t-il martelé. « C’est pourquoi il faut magnifier la franche collaboration et le travail d’équipe car, dit-il, il n’y a pas les gynécologues d’un côté, les sages-femmes et médecins de l’autre ; c’est la même équipe puisque la cible est la même » a fait savoir le professeur avant de remercier la présidente de la FASFAF. « Merci, madame la présidente pour votre engagement et votre dynamisme plusieurs fois démontré dans la recherche de partenariats ». Ça été l’occasion pour lui d’adresser le message du ministre de la Santé et de l’Hygiène public en ces termes « Le message du ministre est un message d’espoir pour que le thème de la mortalité maternelle se fasse approprié par l’ensemble de la société, et que ce ne soit pas un combat se limitant seulement au ministère ; mais aussi de tous les partenaires pour que demain, nous arrivons à remporter la bataille afin qu’aucune femme ne meurt en accouchant. »
Rappelons que la FASFAF regroupe à ce jour 17 membres. Et pour l’heure, les 200 participantes venues de 17 pays africains francophones partagent des expériences pratiques sur les nouvelles directives de l’OMS pour la santé avant, pendant la grossesse, à la naissance et après pour réduire le taux de mortalité maternelle et infantile. Pour cet évènement qui s’étant jusqu’au 25 octobre, une dizaine d’ateliers pratiques sur des thématiques en lien avec la santé sexuelle et reproductive sont au cœur de cette rencontre.
Yahya Cissé Sultane