TOMBOUCTOU, VILLE MATYR(Les extrémistes et nous : Quand la bêtise humaine défie la conscience humaine.)

Combien sont-ils ? Ces personnages sortis tout droit de l’antiquité pour s’offrir en spectacle dans leur folie de grandeur au nord du Mali, notre ‘ ‘MALIBA”…

Qu’ont-ils apporté à l’Islam et aux musulmans dans le nord sahélien depuis leur irruption sur la scène internationale ? Rien que de la désolation et de la surenchère verbale. Et ceux-là osent s’attaquer aux mausolées des saints musulmans. Ces personnalistes qui ont tout abandonné pour se donner à Allah. Ils ont vécu ainsi une vie loin des préoccupations matérielles et de la gloire terrestre, à laquelle s’adonnent ces terroristes du Sahel, berceau de tant de saints musulmans : ces saints grâce à qui l’Islam a ente reçu et apprivoisé (accepté) puis transmis depuis le Sahel jusqu’aux bords de l’atlantique. Une mission dont sont incapables aujourd’hui et demain ces extrémistes confinés, encerclés et bannis par la communauté internatio­nale. Des mausolées visités par aussi bien les musulmans que les non musulmans. Des mausolées symboles de l’unicité de Dieu et de la tolérance. Des mausolées, témoins de notre histoire commune et référentiels pour notre avenir. Mais comment cela a pu arriver dans un Etat indépendant depuis plus de 50 ans. Un Etat ou la démocratie, l’alternance au pouvoir étaient devenues une certaine réalité ? Nous y voyons trois raisons principales:

  • La légèreté des hommes au pouvoir car gouverner c’est prévoir. Alors que toute la région se préparait au pire après la déconfiture du régime Libyen, à Bamako on jouait avec le feu du terrorisme et des exigences de la démocratie.
  • L’absence d’une société civile indépendante, courageuse et audacieuse. Elle se contente tout juste de jeter quelques banderoles défraichies sur le monde Koulouba désespérément vide.
  • L’incurie d’une armée où les chefs manquent d’esprit de créativité pour la défense d’un pays sans grands moyens et
  • La compromission de la nomenclature religieuse du Mali, inca­pable de comprendre les enjeux mortels du mélange des genres : la politique et la religion dans un Etat laïc et démocratique.

Aussi n’est-il pas étonnant de voir quelques bandes d’enturbannes munis de simples couteaux de cuisine s’emparer de tout le nord du grand Mali. Avec comme prix à payer par les populations sans défense, l’application brutale, bruyante, injuste et inappropriée de la ‘‘SHARIA” dans une société profondément laïc.

Que retenir au finish de cette situation du Mali et de la détresse des popu­lations de cette belle région du Grand Mali ? Trois leçons sont à retenir :

  • Pour protéger la démocratie, la justice et les droits de l’homme contre la barbarie et les aventuriers politiques, l’Etat doit être fort, juste et visionnaire.
  • L’extrémisme religieux doit être combattu et surtout par l’Etat, la société civile mais aussi par les responsables religieux en particulier.
  • L’Education et le dialogue des religieux sont des piliers essentiels pour préserver l’intégrité spirituelle de la majorité silencieuse.

En un mot comme en cent, les fanatiques du nord Mali, comme ceux du Nord Nigeria sont véritablement               des menaces pour chacun d’entre nous. Mais aussi, une réelle opportunité pour nous réveiller ensemble face à notre responsabilité historique commune.