A l’invitation du gouvernement ivoirien son excellence, le ministre des Affaires Etrangères de la République islamique d’Iran a effectué une visite officielle dans notre pays, au mois de février 2002 (suite et fin)

En raison de la colonisation française dont les valeurs étaient judéo-chrétiennes et de l’héritage de cette colonisation, les musulmans de notre pays n’ont commencé à s’organiser que depuis une dizaine d’années. Nous sommes donc confrontés à de nombreuses épreuves. Nous avons à faire prendre conscience aux musulmans ainsi qu’aux non musulmans de notre existence et de
notre rôle dans une République qui se veut laïque.
Nous avons à mettre en œuvre le chantier de l’Education et de la Formation de nos enfants; c’est à nos yeux le chantier le plus important. Nous initions à peine l’enseignement confessionnel islamique ; c’est sans aucun doute une œuvre de longue haleine dont nous ne pouvons faire l’économie. Sans aucun doute, nous aurons besoin d’aide, de compréhension, de solidarité aussi
bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre pays. Excellence, nous savons pouvoir compter sur votre sens du partage et de la justice, sur votre expérience et sur la compétence de vos compatriotes dans les domaines où nous aurons à vous solliciter. Nous avons également à mettre en œuvre le chantier de la solidarité sociale : lutte contre la délinquance juvénile, lutte contre la drogue,
l’homosexualité, la pandémie du Sida, lutte contre l’intolérance et la xénophobie à tous les niveaux. Pour se faire, nous aurons besoin de structures sanitaires et sociales ; nous aurons besoin d’organiser des rencontres afin que le dialogue s’installe entre les différentes composantes de la nation : c’est notre vocation, celle à laquelle nous invite avec insistance le Saint Coran.
Excellence, pour la réalisation de ce chantier, nous nous tournerons encore vers vous pour ce qu’il vous sera possible de faire pour nous ; soyez en remercier par avance et qu’Allah le Tout-Puissant vous assiste. Qu’Il nous guide tous dans le chemin du bien.
Excellence, je ne voudrais pas terminer mon propos sans me libérer à nouveau d’un devoir de gratitude vis à vis des autorités iraniennes qui m’ont fait l’insigne honneur de m’inviter à la conférence organisée en mai 2001 et qui était relative à l’Intifada palestinien.
La communauté musulmane de Côte d’Ivoire a été sensible à cette marque d’égards et de confiance.
Je voudrais vous renouveler, Excellences, Mesdames et Messieurs, toute notre reconnaissance et vous redire notre joie d’être ici comme chez nous. Nous souhaitons que votre mission soit couronnée de succès. Nous
souhaitons surtout que nos liens se raffermissent et que bientôt nous en voyions les effets concrets.

fin