Le président camerounais Paul Biya, 85 ans dont trente-cinq au pouvoir, a annoncé vendredi sa candidature à un septième mandat pour la présidentielle du 7 octobre prochain.
« Conscient des défis que nous devons, ensemble, relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère, j’accepte de répondre favorablement à vos appels pressants. Je serai votre candidat à la prochaine élection présidentielle ». Ce message, posté le 13 juillet sur le compte Twitter du président camerounais, est venu mettre fin au suspense. Paul Biya briguera bien un nouveau mandat lors de la présidentielle du 7 octobre prochain. Depuis plusieurs mois, des soutiens du président le présentaient comme le « candidat naturel » de la majorité.
Cette déclaration fait suite à l’annonce, le 9 juillet par décret, de la date du scrutin présidentiel. La clôture du dépôt des candidatures aura lieu le 19 juillet. La liste définitive sera ensuite officialisée le 8 août.
Parmi les principaux concurrents du président Biya figurent Joshua Osih, candidat du Social democratic front (SDF), Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l’avocat et ancien vice-président de Transparency International, Akere Muna.
Crise en zone anglophone
Quatre scrutins étaient initialement prévus pour cette année 2018. Après les sénatoriales, largement remportées par le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le gouvernement devait également organiser les élections législatives et municipales d’ici la fin de l’année. Le 2 juillet, les députés ont voté un projet de prorogation de leur mandat d’un an avant que le président Biya ne décide de reporter, par décret, les municipales.
« La tenue au cours de l’année 2018 des élections présidentielle, législatives et municipales sensiblement aux mêmes périodes rend difficile leur organisation matérielle, à cause du chevauchement des opérations électorales », avait justifié le président camerounais dans une correspondance adressée à la présidence du Parlement.
Mais au-delà d’un calendrier électoral serré, le climat politique actuel au Cameroun complique l’organisation des différentes élections. Le scrutin présidentiel se prépare dans un contexte tendu, avec des tensions à l’Extrême-Nord, toujours sous la menace de Boko Haram, et la crise en zone anglophone où séparatistes armés et forces de défense et de sécurité s’affrontent depuis fin 2017.
Alors que le gouvernement a annoncé fin juin un plan d’urgence humanitaire de 12,7 milliards de francs CFA (près de 20 millions d’euros) pour répondre à la situation dans la région, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, était jeudi 12 juillet en visite officielle dans le Sud-Ouest anglophone.
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