Concours 100% digital Miss 2.0

Fatim Cissé, marraine : «la jeune fille ivoirienne d’aujourd’hui ne veut plus seulement compter sur ses atouts physiques»

Audacieuse, ambitieuse, Fatim Cissé, directrice générale de Dux, est la première Ivoirienne diplômée en intelligence artificielle. L’ex étudiante de la Singularity University en Californie (Etats-Unis) a un parcours inédit. Dans cette interview, la marraine de la 1ère  édition du concours Miss 2.0 s’ouvre à nous. Elle nous apprend un peu plus sur l’impact de l’intelligence artificielle sur le bien-être de l’humanité, mais révèle aussi son rôle dans le concours 100% digital Miss 2.0. Entretien.

Notre Voie : Quelle définition avez-vous de l’intelligence artificielle?

Fatim Cissé : L’intelligence artificielle est un terme générique qui regroupe plusieurs nouvelles disciplines. C’est un ensemble de nouvelles techniques et technologies permettant aux machines d’être beaucoup plus performantes et de simuler l’intelligence humaine. De nos jours, les machines ont de nouvelles fonctionnalités telles que la reconnaissance des visages, des voix, la résolution des problèmes.

Quelle valeur ajoutée apporte ou apportera l’intelligence artificielle à l’humanité ?

L’intelligence artificielle est un outil qui nous permettra d’être beaucoup plus efficients, efficaces et plus précis dans la résolution de nos problématiques quotidiennes. Je reste convaincue que l’Afrique pourra réaliser un saut qualitatif important, malgré le retard accusé dans l’adoption et la vulgarisation de cette discipline nouvelle. L’intelligence artificielle pourra être d’un apport important dans tous les secteurs d’activité. Notamment dans les secteurs de la santé, de l’industrie et même de l’agriculture.

Pourquoi parle-t-on, selon vous, de 4ème révolution industrielle quand on se réfère à l’intelligence artificielle ?

A l’instar des 3 premières révolutions industrielles qui ont suivi l’invention de la machine à vapeur, l’invention de l’électricité, l’invention de l’informatique et maintenant l’intelligence artificielle, on s’aperçoit que l’intelligence artificielle a profondément bouleversé tous les domaines et secteurs d’activité dans le monde. Les grandes puissances dans le monde actuellement sont celles qui ont su saisir les opportunités dont regorge l’intelligence artificielle pour leur développement.

Et comment entrevoyez- vous donc l’avenir de l’humanité avec l’intelligence artificielle A court et moyen termes ?

Le monde change à grande vitesse et la tendance restera inchangée pendant les décennies futures. En Afrique, il est impérieux de se pencher sur les moyens d’adoption de ces technologies et ainsi mitiger tes potentiels effets pervers sur nos sociétés. Ainsi, j’entrevois une Afrique beaucoup plus performante et plus développée et qui pourra offrir à ses populations un niveau de vie supérieur.

Quels sont les métiers qui en découlent ?

Plusieurs métiers découlent de l’intelligence artificielle. H s’agit notamment de la programmation, l’analyse de données (matière première dans la production d’intelligence artificielle). Mais il faut aussi noter que l’intelligence artificielle aura un impact sur les métiers plus traditionnels. Cependant, si certains métiers seront créés, d’autres seront appelés à disparaître. Dans cette optique, il serait impérieux de mettre en place un système éducatif capable de recycler les compétences de nos étudiants et surtout les rendre aptes à capter les nouvelles opportunités offertes par l’intelligence artificielle.

Concrètement, quel est le champ d’action de votre entreprise, Dux, et que signifie Dux ?

Dux signifie leader en latin. Nous avons pris le pari d’être le leader en production d’in­telligence artificielle, lorsque tout le monde estimait que l’Afrique n’était pas apte à accueillir cette technologie. Nous avons eu de belles réussites.

Notre champ d’action aujourd’hui est très vaste. Nous nous attaquons à des secteurs divers tels que la santé et l’éducation, mais aussi la finance, car nous estimons que le développement de nos économies passe nécessairement par un système financier mieux adapté à nos réalités. Donc les 3 gros chantiers de Dux sont : l’éducation, la santé et la finance.

Quels sont vos futurs challenges ?

Nous avons un important nombre de clients potentiels pour lesquels nous développons des solutions sur mesure; des solutions adaptées à leurs problématiques. Nous sommes donc en plein essor.

Mais le défi majeur était de pouvoir recruter et former des équipes locales afin qu’elles puissent répondre aux problématiques du marché. Nous avons pu relever ce défi, car nous avons une équipe qualifiée et compétente capable de proposer des solutions adaptées à nos clients.

Pouvez-vous revenir brièvement sur votre parcours tant scolaire que professionnel ?

Je suis titulaire d’un baccalauréat série ES (sciences économiques) au Lycée international Jean Mermoz. en 2000. Après quoi j’ai obtenu un Bachelor en sciences économiques à l’Université de Montréal en 2004. Je me suis ensuite orientée vers la gestion d’entreprise, donc te management spécialisé dans la gestion des ressources humaines. J’ai travaillé au Canada dans différentes entreprises comme directrice des Ressources humaines chargée de la formation. De retour en Côte d’ivoire, en 2011, j’ai eu l’opportunité de travailler pour Ericsson, qui est un leader des télécommunications, où j’étais chargée de 3 pays en gestion des Ressources humaines et Innovation. Ensuite, j’ai également eu l’opportunité de travailler pour IHS Towers, avant de créer Dux. J’ai été dernièrement rappelée par IHS Towers en qualité de directrice générale.

Pourquoi avoir accepté d’être la marraine de la première édition du concours Miss 2.0 ?

Quand j’ai découvert l’objectif et tes critères que les promoteurs entendaient mettre en avant à travers ce concours, je me suis sentie investie d’une mission, celle de mener à bien ce projet. J’estime que la jeune fille ivoirienne d’aujourd’hui ne veut plus seulement compter sur ses atouts physiques. Elle veut pouvoir aussi être évaluée sur des critères beaucoup plus larges comme sa personnalité, son ambition, l’impact qu’elle a sur son environnement, sur la société. Ce concours est novateur, inédit et bienvenu, parce que nos jeunes filles, et même .nos jeunes garçons, ont besoin d’avoir des modèles féminins forts qui ne brillent pas seulement par leur apparence, mais qui peuvent impacter la vision et les ambitions de cette génération nouvelle.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué dans ce concours au point de l’accompagner ?

J’ai été particulièrement marquée par les valeurs que prône ce concours. Le fait que les promoteurs décident de ne pas mettre en avant tous les aspects superficiels. Sans vouloir ici critiquer les autres concours de beauté, Miss 2.0 permettra à ces jeunes filles de sortir ce qu’elles ont de mieux en elles et concevoir leur projet professionnel.

Miss 2.0 n’est pas en fait un concours de beauté. C’est un projet tourné vers la promotion de l’intellectuel au sein de la gent féminine. Pourtant les promoteurs le qualifient de concours de beauté…

La beauté a une définition plus large que ce que l’on voit à (œil nu. Ce n’est pas uniquement avoir de belles mensurations. La beauté, c’est aussi impacter positi­vement une personne avec qui (on interagit.

Est-ce que vous suivrez dans le détail l’évolution des différentes étapes du concours Miss 2.0 ?

Je suis, dans le détail, toutes les étapes de l’évolution du concours. Cependant, je n’influencerai pas la décision des internautes et aussi du jury. Mon rôle en tant que marraine, ce sera, dans la mesure du possible, d’encadrer les candidates, les coacher et leur donner des conseils sur la base de mes expériences acquises pour avoir, il n’y a pas si longtemps, été dans leur position.

En tant que marraine, quel appel pouvez-vous lancer à vos filleules ?

Je suis impressionnée par leur courage, leur audace. Je les félicite et les encourage déjà d’avoir eu l’audace de se présenter. Qu’elles donnent le meilleur d’elles ! Et je pense qu’elles repartiront toutes avec une expérience enrichissante.

 

Entretien réalisé par

Marcellin Boguy

 

Source : notre voie n°6489 du jeudi 5 novembre 2020