Discours du Président lors de la réunion du 09 septembre 2000: L’an 2000, fut l’année de tous les dangers pour la Communauté Musulmane de Côte d’Ivoire.

Excellence les imams
Mesdames et Messieurs
La réunion de ce matin est d’abord, une réunion bilan pour partager avec vous les préoccupations actuelles du conseil national islamique mais celles de toute la nation en cette période cruciale de
notre pays. Ensuite il s’agira aussi du lancement des tournées de sensibilisation de notre communauté et de nos concitoyens face aux dangers qui planent à l’horizon.
1. LES PRÉOCCUPATIONS DE LA COMMUNAUTÉ
En ces heures graves de notre histoire tous les ivoiriens ont des préoccupations. Mais les musulmans pour des raisons particulières ont des préoccupations spécifiques. Il est bon que ce matin je vous en parle en long et en large car nos coreligionnaires sont inquiets à juste titre.
a. Les interpellations de nos imams et les perquisitions dans les mosquées
– Les Imams FOFANA Boikary, KONE Idriss Koudouss et CISSE Djiguiba ont été reçus par le CNSP ;
– L’Imam DJIGUIBA CISSE a été convoqué par le CNSP ;
– L’Imam Koudouss a été reçu par le colonel DEON KONAN ;
– et le Ministre ZOUEN HONORE;
– L’Imam SAMASSI Aboubacar, SYLLA Sékou, CISSE Djiguiba, FOFANA Boikary et KONE Idriss Koudouss ont été convoqués par le colonel DEON Georges
– Les perquisitions à la petite mosquée de la Riviéra;
– Les Raffles dans l’enceinte de la mosquée d’Angré.
Ces interpellations font suite à des manquements graves aux dignitaires musulmans sous l’ancien régime tels que :
– La tentative d’assassinat du 06 novembre 1994 l’entrée d’Odienné
– L’enlèvement du fils du Président Koudouss le 16 janvier 1995
– La descente policière à la mosquée d’Abobo en septembre 1995
– La bastonnade de l’Imam d’Abobo de la mosquée Avocatier
– L’intrusion de sois disant bandits chez l’Imam ANZOUMANA KONATE
Suite aux dernières interpellations vous vous êtes mobilisés comme un seul homme derrière vos Imam, nous vous en remercions infiniment. Grâce à cette mobilisation exemplaire nous avons été reçu par le chef de l’Etat le mardi 29 août 2000 et qui à cette occasion a présenté ses excuses aux Imams. Et il nous a rassuré par ailleurs que ces interpellations ne se répèteraient plus.
b. Les pièces administratives de nos fidèles Depuis 10 ans que la Côte d’Ivoire a instauré la nouvelle carte d’identité, la plupart de nos compatriotes n’ont pas encore leurs pièces d’identité. Et ceux qui par chance ont pu en avoir, on a fait peser sur eux pour des buts électoralistes des soupçons de non ivoiriens d’origine quant des policiers ne leur arrachent pas simplement et purement leur pièce d’identité. Face à cet abandon de notre communauté aux mains de
personne sans foi ni loi, nous devons réfléchir et prendre des dispositions adéquates pour les membres de notre communauté. J’attends de vous ce matin des propositions concrètes.
c. Le traitement de la question musulmane et des imams dans une certaine presse Une certaine presse s’est spécialisée dans la désinformation sur l’Islam et les musulmans. Certains journaux ont ainsi traite la dernière lecture du coran du Conseil Consultatif des Imams, de lecture satanique. Dans le hit parade des journaux contre les musulmans on pourrait citer parmi les plus anciens; le National de TAPE KOULOU, le Bûcheron, et le Bélier. D’autres titres viennent d’arriver dans le marché de la haine contre les musulmans. Il nous appartient de ne pas nous laisser perturber mais de préparer une réplique appropriée et décisive. Au regard des dérives ci dessus cités, le CNI a décide de la mise en place d’un collectif d’avocats et de juristes pour assister non seulement les Imams et responsables d’associations musulmanes mais également les communautés et associations qui en éprouveraient le besoin. Ce collectif a besoin de votre collaboration. Car il vous appartient d’informer systématiquement le secrétariat du CNI en cas de violation des droits, de menaces ou d’interpellations d’un Imam ou de perquisition des lieux de prière. Une permanence sera crée a cet effet. Cela implique que chaque mosquée, chaque association et chaque communauté constitue en son sein une cellule de
juristes et d’hommes de droits. En accord avec les Imams ces spécialistes doivent contribuer à la  sensibilisation de nos concitoyens a leurs droits élémentaires et aux procédures a suivre en cas de
violation flagrante. A suivre …