Douze ans après avoir réinventé sa vie discrètement, loin des projecteurs, l’actrice égyptienne Hala Shiha a décidé de reprendre le chemin des plateaux de tournage.
S’attendait-elle à sortir de sa retraite de manière aussi fracassante ? Nul ne le sait, toujours est-il que la surprise suscitée par l’annonce de son grand come-back ne fut rien par rapport à l’incompréhension née de son choix de ne plus porter le voile.
Preuve à l’appui, la photo la montrant tête nue, sans le hijab qui lui entourait d’ordinaire le visage, a fait sensation sur les réseaux sociaux, et c’est un doux euphémisme… Il faut dire que sa nouvelle apparence extérieure contraste nettement avec le niqab qu’elle revêtait à une certaine période de son existence et qui l’a habillée de suspicion : celle de sa proximité avec les Frères musulmans, qui la précède ou la poursuit aujourd’hui encore, et qu’elle continue de nier avec force.
Twitter, en pleine ébullition, a gazouillé à tort et à travers, Hala Shiha essuyant un feu nourri de critiques acerbes, jusqu’à se voir proposer par un certain Khaled, un internaute saoudien manifestement plus désespéré que les autres, la coquette somme de 300 000 livres égyptiennes (soit 16 754 dollars) pour se raviser.
« Je suis prêt à vous verser la somme 300 000 livres égyptiennes, juste pour que vous portiez à nouveau le hijab Miss Hala », a écrit ce dernier, comme si le choix très délicat de se dévoiler, que l’on imagine longuement mûri et fait en son âme et conscience, pouvait se monnayer.
Objet de joutes houleuses sur Twitter, la décision de l’actrice égyptienne a certes fait sortir de leurs gonds ceux qui réduisent obstinément l’islam, cette grande religion imprégnée de valeurs universelles, à un strict code vestimentaire, mais elle a aussi, et fort heureusement, inspiré de plus nobles sentiments à plusieurs autres de ses concitoyens.
Minoritaires sur les réseaux sociaux, ils ont toutefois réussi à faire entendre un autre son de cloche, au milieu du flot de remarques désobligeantes et autres jugements à l’emporte-pièce. Rangés inconditionnellement du côté de Hala Shiha, ils se sont fait les ardents défenseurs de la liberté individuelle fondamentale de se vêtir selon ses goûts, ainsi que du droit de choisir quelle orientation donner à sa vie.
Interviewée dimanche par la chaîne de télévision Dream TV, l’artiste dans la tourmente a insisté sur le fait que sa décision de se dévoiler n’appartenait qu’à elle, avant de répondre à la virulence des attaques qui la prennent pour cible depuis plusieurs jours : « Je ne pense pas que quiconque sache comment Dieu nous juge, alors qui sont-ils pour me dire comment je serai jugée dans la vie après la mort ? », a-t-elle lancé. De quoi clore définitivement la polémique, à moins que cela ne la relance de plus belle…
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