L’histoire remonte à décembre 2015 quand Hadiya (Akhila Ashokan avant sa conversion), 24 ans, épouse Shafin Jahan, musulman de confession, dans une ville du sud de Kerala. Saisi par les parents de Hadiya pour qui sa conversion à l’islam est forcée, le tribunal local a annulé l’union en mai 2017 en qualifiant la jeune femme de « faible et vulnérable ».
Il ont ainsi donné raison au père de Hadiya, qui n’a pas hésité à affirmer devant la cour, sans preuves tangibles, que des organisations musulmanes ont prévu d’amener sa fille en Syrie pour qu’elle puisse être utilisée « comme une esclave sexuelle ou une bombe humaine ».
L’affaire est devenue nationale lorsque la Cour suprême, saisi par l’époux de Hadiya, a demandé une investigation fédérale à ce sujet, dans un pays où la rumeur dite du « Love Jihad » s’est largement propagée ces dernières années, à la faveur d’une montée de l’islamophobie et du nationalisme hindou. Aucune preuve n’a cependant permis de prouver que les musulmans, en minorité en Inde, ont fomenté une opération pour convertir des hindoues en passant par le mariage dans le but d’islamiser le pays.
Entendue devant la Cour suprême, Hadiya a soutenu avoir épousé Shefin Jahan, son mari, par amour, après l’avoir rencontré sur un site de rencontre en août 2016. Son mariage a ainsi fini par être considéré comme valide par la plus haute juridiction judiciaire du pays.
Cette décision a enthousiasmé les défenseurs de droit de l’homme en Inde et, par-dessus tout, Jahan et Hadiya, pour qui le jugement final est libérateur.