Le président de la Confédération africaine de football (CAF) a-t-il le don d’ubiquité? S’agit-il d’une erreur dans les registres du département de l’instance faîtière du football africain? Les questions affluent après les révélations de BBC. Dans une enquête publiée ce 15 juillet, la chaîne britannique révèle qu’en faisant valoir être présent au Caire et à Moscou, Ahmad Ahmad, président de la CAF, a reçu de son organisation, deux séries de remboursement de frais. Comment tout ceci s’est-il passé ?
4 050 dollars, puis 18 450…
Nous sommes en début juin 2018. Ahmad Ahmad assiste le 13 juin au congrès de la FIFA, à la veille de la Coupe du monde à Moscou. Dix jours plus tard, le président de la CAF s’envole pour Le Caire, où se trouve le siège de son institution. Il y passera quatre jours avant de séjourner à Madagascar (du 27 juin au 1er juillet), son pays d’origine. Or, révèle BBC, pour cette durée du 23 au 1er juillet 18.pendant laquelle il se trouvait entre l’Egypte et Madagascar, il a réclamé 4 050 dollars au département financier de la CAF à titre de frais de mission.
Toujours selon l’enquête de BBC, le président de la CAF a réclamé 18 450 dollars à son organisation pour une mission de 41 jours en Russie entre le 7 juin et le 17 juillet. Or dans cette durée, le président de la CAF n’a ni déduit les jours où il n’était pas physiquement présent à Moscou, ni les jours où il n’était pas encore arrivé dans la capitale russe. Pour l’heure, le patron du football africain n’a pas encore répondu aux allégations de la BBC.
Un silence pour la finale ?
A trois jours de la finale de la CAN 2019 entre l’Algérie et le Sénégal, son silence semble vouloir préserver la plus importante compétition qu’organise la CAF. Néanmoins, on imagine l’embarras du Malgache qui tient depuis mars 2017 les rênes de la CAF à la suite du règne presque trentenaire du Camerounais Issa Hayatou. En juin dernier, la FIFA avait décidé de nommer la Sénégalaise Fatma Samoura comme déléguée générale de la CAF, une décision inédite dans le football mondial. Cette dernière est chargée de mener un audit de l’instance dirigeante du football africain pour une réforme administrative de la gouvernance. Une mise sous tutelle qui ne dit pas son nom!
Cette décision intervient après la brève interpellation le 6 juin dernier à Paris d’Ahmad Ahmad par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Une obscure réattribution de contrat d’équipements avait valu au patron du foot africain une audition, dans le cadre d’une enquête pour «association de malfaiteurs», «corruption», «abus de confiance» et «faux et usage de faux». Il en était ressorti libre, sans poursuite.