«Je préfère vous dire à bientôt»: la petite phrase de Kabila fait réagir en RDC

Ce 18 août à Windhoek, en Namibie, Joseph Kabila a terminé son discours devant ses pairs, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) par ces mots : « Comme je n’aime pas les adieux, je préfère vous dire à bientôt. » Cette petite phrase a évidemment fait réagir en RDC.

En République démocratique du Congo (RDC), le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, s’étonne de la petite phrase par laquelle le président Joseph Kabila a conclu son discours du 18 août devant les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) : « Comme je n’aime pas les adieux, je préfère vous dire à bientôt. »

Joseph Kabila s’exprimait pour la première fois depuis la désignation de son dauphin pour les élections : Emmanuel Ramazani Shadary. Lambert Mende considère que le chef de l’Etat aura bien d’autres occasions de rencontrer les chefs d’Etats de la sous-région, même sans être président de la République – puisqu’il a annoncé son intention de ne pas briguer de troisième mandat. Et le porte-parole du gouvernement se dit « fier » de l’intérêt que porte l’opposition à l’actuel chef de l’Etat.

Ambiguïté

Selon Jonas Tshiombela, du Comité laïc de coordination (CLC), structure de l’Eglise catholique congolaise qui a appelé à des mobilisations pour le départ de Kabila, cette petite phrase est cependant problématique. « Le chef de l’Etat continue d’entretenir délibérément l’ambiguïté inutile qui sème la confusion dans l’opinion, estime-t-il. Je doute même de sa volonté politique réelle de conduire un processus électoral crédible inclusif. Le flou dans ce sens appelle à la vigilance, à la prudence et aussi à la mobilisation. »

Pour Delly Sesanga, le secrétaire général de la plateforme Ensemble pour le changement de l’opposant Moïse Katumbi, ces propos ont un goût plutôt amer. « Nous prenons cela comme de l’humour qu’il a voulu faire avec ses collègues, estime-t-il. Au-delà de cela, nous sommes plutôt préoccupés par la non prise en compte des vraies urgences du processus électoral. »

Delly Sesanga les définit comme tels : d’abord l’inclusivité, « permettre à ce que Moïse Katumbi dépose sa candidature », la machine à voter « qui doit pouvoir être exclue du processus » et enfin le nettoyage du fichier électoral et les mesures de décrispation de l’environnement politique « pour permettre à la fois une ambiance préélectorale correcte et favoriser des élections qui soient véritablement apaisées ».

Or, « ces urgences ne semblent pas prises au sérieux au niveau du président de la République et de son camp pour la suite du processus », déplore le secrétaire général d’Ensemble pour le changement.

RFI