Après la radio AL BAYANE, en avant pour la télévision AL BAYANE. Le Cheick AIMA Boikary FOFANA vient de lancer solennellement la “campagne verte’’ pour l’avènement de la première télévision de la Communauté Musulmane. Le contexte d’aujourd’hui est totalement différent de celui qui a entouré la naissance de la Radio AL BAYANE. A l’époque certains milieux hostiles à nos responsables religieux avaient voulu instrumentaliser les musulmans les uns contre les autres pour justifier la non attribution de la fréquence ‘‘95.7’’, élément nécessaire pour la fabrication du matériel émetteur de la radio AL Bayane. Fort heureusement, grâce aux prières des Imams, l’Imam KOUDOUS a pu obtenir à l’insu de certains milieux la fréquence. Ensuite, le frère Samba COULIBALY actuel Maire de Daloa a acheté tous les équipements et les a stockés au domicile de l’Imam KOUDOUSS. En outre, c’est dans les locaux du Conseil National Islamique à la mosquée d’AGHIEN que les premiers tests de recrutement des animateurs de la radio AL Bayane ont eu lieu. Ensuite le Conseil National Islamique (CNI) a mis à la disposition de Al Bayane, son comptable, sa secrétaire et son gardien qui sont d’ailleurs jusqu’à ce jour employés à la radio Al Bayane. Je me souviens encore comme hier, en compagnie du Président de la Communauté Musulmane de la Riviera, l’Ambassadeur THIAM Mokodou, nous avions effectué le parcours de captation des premiers sons de la radio AL Bayane pour savoir dans quelle commune d’Abidjan on pourrait capter les ondes de la radio Al Bayane. Enfin un important fait remarquable autour de la naissance de la radio Al Bayane : La première interview d’une personnalité à la jeune radio Al Bayane, en occurrence celle avec l’actuel Président de la République Alassane OUATTARA. En effet c’était je pense le premier Ramadan de la radio, le protocole d’Alassane, Soro était en repérage avant l’arrivée de son patron à la grande prière de la Rupture du Jeûne. Je m’approchai de lui pour lui demander si son patron pouvait visiter la radio Al Bayane? Je lui indiquai l’endroit. Aussitôt à pas de course il inspecta tous les coins et recoins sans parler à qui que ce soit. Au moment de repartir il me prit de côté et me promit d’en parler à son patron, mais de n’en parler à personne. Il me regarda droit dans les yeux et repartit en trombe. Mais pouvais-je garder cette nouvelle pour moi seul ? Après beaucoup d’hésitation, je pris la résolution de faire en sorte qu’on arrache quelques mots au premier Ministre Alassane OUATTARA Dramane, devenu entretemps opposant et Président du RDR. C’était donc un pari risqué pour une jeune radio née dans un contexte politique complexe. J’en parlai à la jeune animatrice DIABY Aïssata. Elle n’en croyait pas à ses yeux et était à la fois émue et inquiète. Mais Dieu merci tout se passa très bien. Alassane OUATTARA a fait la promesse ferme au cours de l’interview que quand il sera aux affaires, il fera tout pour que la radio Al Bayane soit entendue partout en Côte d’Ivoire. Nous avons hésité à faire passer cette partie de l’interview à la radio, car on avait peur des représailles politiques contre Al Bayane. Le Président Alassane a tenu promesse. Aujourd’hui non seulement Al Bayane couvre tout le territoire ivoirien et elle est la radio la plus écoutée. C’est le lieu de rendre hommage au Cheick AIMA qui a autorisé les campagnes de collecte de ressources dans toutes les mosquées en faveur de la radio Al Bayane sous la responsabilité d’un Directeur rompu aux relations humaines, l’Imam Cissé DJIGUIBA. Ainsi, hier, comme aujourd’hui la radio Al Bayane est l’affaire de tous les musulmans. C’est un véritable exemple de ce que nous sommes capables de faire et de ce que nous pouvons encore faire ensemble. C’est pourquoi le Cheick AIMA a eu encore raison de lancer « l’opération tempête verte » pour la télévision Al Bayane dans un contexte plus calme, mais tout aussi audacieux, car la télévision coûte chère et très chère même ! Cependant pour le Cheick AIMA, la communauté musulmane n’est pas à un milliard (1 000 000 000 FCFA) près pour créer un nouvel instrument de diffusion du message éternel pour l’éternité, Car :
- premièrement, chaque année les musulmans dépensent plus de 25 milliards pour effecteur le HADJ ; des milliards aussi pour les moutons de la Tabaski et des milliards durant le mois de Ramadan dans le sucre, le riz et le lait ;
- Deuxièmement, à l’ère du numérique et des chaînes satellitaires, la communauté musulmane ne peut pas se permettre le luxe de ne pas avoir sa télévision. Car on ne peut constamment dire aux femmes et aux jeunes de ne pas regarder tel programme ou telle télévision sans leur proposer en retour quelque chose d’aussi attrayant et captivant ;
- Troisièmement, la radio Al Bayane et bientôt la télévision Al Bayane sont autant d’instruments de création d’emplois et d’opportunités d’affaires pour les jeunes et les femmes. Donc, il y a urgence à mobiliser le milliard dont le Cheick AIMA a lancé la première collecte avec ses propres cent mille francs (100.000F). Il souhaite qu’un million de musulmans débourse chacun mille franc CFA (1000F) pendant ce saint mois de Ramadan 2018. Il appartient maintenant aux Imams et aux cadres musulmans de rendre opérationnelle l’idée du Cheick AIMA. Après le mois de Ramadan on pourrait aussi cibler mille mosquées capables de débourser au minimum un (1) million sur un an ou cent (100) mille Franc Cfa par mois sur douze mois. Chaque mosquée sélectionnerait en son sein dix personnes capables de donner cent mille Franc Cfa par mois.
Bien entendu, toutes les mosquées n’ont pas les mêmes moyens. Mais ici pour les villages, on fera appel aux cadres et fils de chaque village. En réalité, le problème n’est pas notre capacité à payer telle ou telle somme pour ALLAH, c’est plutôt notre stratégie de mobilisation et de gouvernance des fonds reçus qui pèchent parfois. Dans le cas d’espèce pourquoi ne pas dire qu’il s’agit d’actions et de dons ? Quand vous donnez X Francs, la moitié de X est prise comme don et l’autre comme action. Ainsi, on est à la fois donateur et actionnaire. Ce concept vous permet de suivre sur de longs termes le développement de la télévision quant à la recherche de la qualité, et en même temps cela est une pression supplémentaire sur les gestionnaires de la chaîne. Dans ce contexte, on aura les actionnaires institutionnels (mosquées et associations musulmanes) et les actionnaires individuels (tous les musulmans et toutes les musulmanes).
Dans ce cadre, évidemment, on mettra en place l’Assemblée Générale des actionnaires-donateurs et le conseil d’administration avec deux principales spécificités pour garantir la primauté de l’Islam sur l’instrument de diffusion de la Parole de Dieu : le Président du Conseil d’Administration sera toujours proposé dans une liste restreinte et présenté par le COSIM et le Cheick AIMA qui constitueront la minorité de blocage en cas de désaccord au sein du conseil d’administration, sur des questions stratégiques. Ce schéma peut apparaitre incomplet. Mais c’est l’un des moyens sûr pour :
- Accélérer la mobilisation des ressources financières de façon durable ;
- Se donner les instruments de bonne gouvernance ;
- inscrire dans la durée l’existence fiable de nos institutions communautaires,
- permettre à la communauté musulmane d’être compétitive sur le marché religieux dans un environnement laïc, multi-religieux, multi-culturel, et démocratique ;
En un mot comme en cent, la télévision Al Bayane est une nécessité absolue pour la communauté. Mobilisons-nous pour faire du rêve du Cheick AIMA une réalité incontournable, viable, fiable et crédible comme la radio Al Bayane et ce avant Décembre 2020.
A la semaine prochaine
In cha Allah.
Par Abou Khalfatim