Tout savoir sur les rituels du mariage chrétien
Comme tout alliance religieuse, le mariage chrétien obéit à des étapes bien définies consolidant ainsi l’union entre les deux partenaires qui y prennent part par consensus. Ainsi quels sont ces rituels ? L’article ci-dessous nous montre les étapes à suivre. Lisez donc attentivement
Dispositifs communs à toutes les confessions
Pour les chrétiens, le mariage n’est pas seulement l’amour entre un homme et une femme ; il est aussi le signe de l’amour de Dieu pour les hommes, un signe de Son Alliance. C’est à travers leur amour mutuel, dans toutes ses dimensions (partage des bons et des mauvais moments, amour physique, fécondité, respect de la liberté de l’autre que les époux découvrent ce qu’est l’amour de Dieu pour l’humanité : le don de soi sans réserve. Les réflexions théologiques sur le Cantique des cantiques, livre de la Bible qui est un poème d’amour entre un homme et une femme, interprété comme l’amour entre Yahvé et Israël, sont sans doute à l’origine de cette perception de l’amour du couple comme image de l’amour de Dieu.
À cette dimension du mariage comme image de l’alliance entre Dieu et Son peuple, la théologie paulinienne (Épître aux Éphésiens, Épître aux Corinthiens), qui sert de référence à la définition actuelle du mariage chrétien, ajoute un autre niveau. Les textes de Paul sont fréquemment utilisés dans le mariage chrétien.
Pour préparer leur mariage, au cours de quelques réunions avec le pasteur, le prêtre ou une équipe paroissiale, les fiancés choisissent souvent (avec différents degrés de latitude selon les confessions) les cantiques, les chants et le texte de leur engagement mutuel.
Obligations entre époux
La Bible rappelle les rôles de chaque époux. Les époux se doivent :
amour et assistance ;
éduquer les enfants ;
la liberté : chacun des fiancés doit être pleinement libre au moment de son engagement ;
la fidélité : ils se promettent fidélité et cette promesse est source de confiance réciproque.
Particularités dans les dénominations
Le mariage est un sacrement que se donnent les époux, mais il a toujours lieu dans une église ou, à défaut, une chapelle familiale. Il est réalisé sous l’autorité de l’évêque du lieu dont dépend le prêtre officiant.
Ces piliers doivent être exprimés dans le projet de vie, qui forme une des pièces majeures du dossier à constituer dans le cadre du mariage catholique. Les prêtres et évêques doivent être célibataires, excepté le cas particulier des églises unies à Rome de rite oriental ou anglican, qui permettent l’ordination à la prêtrise (mais pas à l’épiscopat) d’hommes mariés. Le mariage d’une personne ayant reçu le sacrement de l’ordre (même un diacre) n’est pas permis. Les familles dont l’un des membres est prêtre doivent demander l’autorisation de « l’ordinaire du lieu ». Les religieux de quelques ordres (dominicains, jésuites), ne dépendant que de leur supérieur provincial, sont dispensés de l’autorisation de l’évêque et peuvent procéder sans formalité préalable.
Le Canon 1086 du code de Droit canonique frappe d’invalidité « le mariage entre deux personnes dont l’une a été baptisée dans l’Église catholique ou reçue dans cette Église et ne l’a pas quittée par un acte formel, et l’autre n’a pas été baptisée. » Pour pallier l’invalidité du sacrement du mariage qui découlerait de l’union d’un(e) Catholique avec un conjoint d’une autre confession, le prêtre choisi pour le mariage organisera au préalable une préparation accélérée au sacrement du baptême, voire de la confirmation, avant la préparation au mariage, comme en disposent les Canons 111, 842, 1061 et 1065 du code de Droit Canonique.
Les fiançailles se célèbrent en même temps que le mariage, et annoncent le début de la cérémonie. La cérémonie orthodoxe est fastueuse, l’église scintille sous l’effet des bougies et des reflets argentés, dorés et de couleurs. Le mariage orthodoxe est célébré au cours d’un office avec lecture du Nouveau Testament par le prêtre ; les mariés partagent la coupe puis marchent autour de l’autel avec les témoins : chacun des fiancés tiendra un cierge allumé. Ils prononceront leur engagement, puis feront trois fois le tour du lutrin, là où sont disposés les Évangiles.
L’église orthodoxe admet l’ordination comme prêtres d’hommes mariés, mais pas le mariage des prêtres, et impose que les évêques ne soient pas mariés.
Protestantisme
Dans le protestantisme et le christianisme évangélique, le mariage est avant tout un acte civil résultant d’un choix personnel des deux époux. La cérémonie religieuse au temple signifie la dimension spirituelle de l’amour conjugal, le couple plaçant son union devant Dieu et sous l’autorité de Sa parole. Cela n’est cependant pas une obligation, les protestants d’autres confessions croient que Dieu est omniprésent, il est donc déjà présent devant les autorités civiles. Le mariage civil est donc suffisant en lui seul pour être reconnu et officialisé devant Dieu. Ceci est donc pratiqué en l’état par diverses confessions protestantes. Chacune des diverses communautés protestantes possèdent ses propres appréciations de la parole dictée dans la bible, ainsi les diverses célébrations ne peuvent être généralisées.
Le mariage peut avoir lieu au cours d’un culte, le plus souvent le dimanche car le jeune couple est aussi placé sous la sauvegarde de la communauté. Au cours de l’office, le couple indique que ses choix de vie sont conformes aux valeurs évangéliques, et le pasteur prononce la bénédiction sur les époux.
Il peut avoir aussi lieu au domicile des parents de l’un des mariés, et être officié par le père de famille (coutume cévenole, datant de la période du Désert). Le concubinage est rarement condamné, en souvenir de la période du Désert (i.e. de la Révocation de l’Édit de Nantes) ; en effet, des contrats notariés, spécialement dans la région de Luneray (près de Dieppe) et de Nîmes, attestent des « contrats de longues fiançailles », passés entre les fiancés cohabitant en l’attente du passage d’un pasteur. Le plus souvent, ces contrats sont passés quand le fiancé doit s’exiler, en sorte de sauvegarder l’honneur de la jeune femme et d’attester la filiation des enfants.
Divorce
Le mariage est indissoluble pour l’Église catholique.
Particularité catholique romaine
Le concile Vatican II dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes, 4e session (14 septembre 1965 – 7 décembre 1965), indique que c’est parce qu’il est une communauté profonde de vie et d’amour entre deux personnes que le mariage doit être vécu dans la fidélité et qu’il est indissoluble.
Le document explicite ensuite, face à de multiples contrefaçons et fausses conceptions, ce qu’est le vrai amour, celui qui tend au bien de chacune des personnes, et que Dieu peut amener, par sa grâce, à un haut degré de réalisation. Le titre des paragraphes du Chapitre 1 : Dignité du mariage et de la famille, donne une assez bonne idée des développements qu’ils contiennent :
Sainteté du mariage et de la famille
Fécondité du mariage : ils acceptent d’être ouverts à la vie et d’accueillir avec amour les enfants qu’ils mettront au monde.
L’amour conjugal
L’indissolubilité : ils s’engagent pour toute leur vie, car le mariage crée un lien sacré entre les époux.
Point de vue protestant et évangélique.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Le divorce peut être autorisé dans certaines confessions protestantes dans des cas où le mariage ne peut être réparé.
Remariage possible
Les églises des 7 conciles et les églises issues de la Réforme autorisent le divorce et remarient les divorcés avec plus ou moins de formalités.
Particularité luthérienne
Jusque dans les années 1970, une commission évaluait le cas des candidats au remariage. En général, le conjoint victime du divorce trouvait grâce tandis que le conjoint responsable du divorce ne pouvait recevoir une nouvelle bénédiction religieuse.
Particularité anglicane
Depuis 1981, l’Église d’Angleterre célèbre le mariage religieux de personnes divorcées, selon des conditions qui se sont progressivement assouplies. Ces remariages sont officiellement autorisés depuis le synode général de 2002.
Particularité orthodoxe
Les églises orthodoxes n’acceptent qu’un divorce et un remariage. Cette disposition n’existe pas pour les ministres du culte.
Particularité catholique
Les divorcés remariés sont invités à prendre toute leur place dans la vie de l’Église, et à participer à la Sainte Messe.
Cependant, il y a une contradiction entre,
d’une part, la communion eucharistique, alliance offerte par Dieu en Jésus-Christ ;
et, d’autre part, le remariage civil, qui est en contradiction objective avec cette alliance : le mariage sacramentel, image, par l’union d’un homme et d’une femme, de l’alliance de Dieu qui s’engage aux côtés de l’humanité, est indissoluble, comme est indissoluble l’amour de Dieu pour l’humanité.
Aussi, l’Église demande aux personnes sacramentellement mariées qui ne peuvent vivre autrement qu’en contradiction avec leur mariage (c’est-à-dire les personnes qui se remarient civilement) de ne pas communier au Corps et au Sang du Christ.
Ces personnes sont cependant invitées, comme les autres participants à la messe qui ne souhaiteraient ou ne pourraient pas communier pour telle ou telle raison, à s’unir de cœur et à réaliser une communion « spirituelle » par l’union d’intention et de prière avec l’acte sacrificiel de la messe.
Fécondité du mariage et contrôle des naissances
L’Église catholique défend le respect de toute vie humaine innocente, de sa conception à sa fin naturelle, ce qui explique qu’elle considère l’avortement provoqué comme un « crime abominable » (Concile Vatican II). La stérilité de l’un des époux peut être un cas admis de reconnaissance de nullité du mariage devant le tribunal de la Rote romaine, mais seulement si elle est connue du conjoint stérile avant le mariage et qu’elle a été cachée à l’autre conjoint.
Les Églises issues de la Réforme autorisent la contraception. En Europe, elles sont à l’origine de nombreux mouvements de Planning familial ayant abouti à l’évolution des lois sur la famille
Wikipedia
Les titres sont de la rédaction