L’Iran ferme un institut français après la publication par «Charlie Hebdo» de caricatures

Téhéran avait promis des mesures de rétorsion après la publication de caricatures moquant les dirigeants de la République islamique dans le journal satirique français Charlie Hebdo. Jeudi 5 janvier au matin, les autorités iraniennes ont ordonné la fermeture de l’Institut français de recherche en Iran.

« C’est le dernier centre de recherche occidental qui fonctionnait encore en Iran », déplore un chercheur français que RFI a pu joindre ce jeudi matin et qui a travaillé pendant plusieurs années dans cet institut. L’Institut français de recherche de Téhéran existe depuis quarante ans et il a déjà subi les conséquences des pics de tension entre la France et l’Iran, fermé puis relancé selon les périodes. Récemment, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah travaillait avec l’institut avant d’être arrêtée et condamnée à cinq ans de prison. Elle se trouve toujours derrière les barreaux à Téhéran.

« Une première étape »

Avant la fermeture ordonnée ce jeudi matin, l’Institut français de recherche en Iran fonctionnait au ralenti, mais des étudiants iraniens pouvaient travailler dans la bibliothèque du centre, situé au cœur de Téhéran.

Les autorités iraniennes présentent cette mesure comme « une première étape ». L’ambassadeur de France à Téhéran a par ailleurs été convoqué, à la suite de la publication des dessins de Charlie Hebdo. Les relations franco-iraniennes sont très tendues : sept ressortissants français sont actuellement détenus en Iran et Paris exige leur libération.

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« Nous n’avons reçu aucune information officielle à ce stade concernant les annonces faites par voie de presse des autorités iraniennes relatives à la fermeture de l’Institut français de recherche en Iran (IFRI) », a souligné la porte-parole du quai d’Orsay Anne-Claire Legendre. « Elles seraient évidemment regrettables si elles se confirmaient », a-t-elle ajouté, soulignant que cet institut était « un haut lieu de culture et d’échanges ».

rfi