‘’NOUS CONNAISSONS LES AUTEURS DES VIOLENCES A BETTIE’’

 

WADJA, Ancien maire de BETTIE :

Entretien : Wadja Essey (cadre Rhdp) 

       Vous êtes membre du Conseil politique du Rhdp, coordonnateur associé de l’Indénié-Djuablin, délégué départemental de Bettié. Les électeurs n’ont pas pu voter pendant la présidentielle à Bettié. Comment expliquez-vous cette situation, quand on sait tout ce qui a été réalisé à Bettié par le président de la République?

Je voudrais vous remercier pour cette opportunité que vous m’offrez pour expliquer ce qui s’est véritablement passé à Bettié. On tenait coûte que coûte à rendre hommage au président de la République, Alassane Ouattara, le remercier au cours de cette élection avec un taux des suffrages d’au moins 80%. En tant que directeur de campagne du RHDP, j’ai’ mis tout en œuvre pour que cet objectif soit atteint en termes de mobilisation et de participation. Pour ceux qui connaissent Bettié, c’est le département le plus reculé de la région. Tout le matériel électoral doit transiter par Abengourou pour être acheminé dans les autres lieux de vote. Une partie du matériel était déjà stocké dans un conteneur à la gendarmerie de Bettié. Et dans la nuit du vendredi 30 octobre, j’apprends qu’à 30 Km de Bettié, les voies sont obstruées par des arbres abattus par des individus. La Commission électorale indépendante (CEI) qui est venue avec des soldats pour enlever ces abattis, n’a pu le faire et est retournée sur Abengourou. On a compris qu’il y avait un piège. Le 31 octobre, dès 6h du matin, le matériel électoral stocké à la gendarmerie de Bettié, a été détruit par des jeunes, J’ai été menacé de mort et j’ai dû quitter Bettié en passant par Yakassé, où je suis arrivé à 3 heures du matin. Je suis donc peiné d’en parler, car c’est la première fois que je ne vote pas pour un candidat qui a réalisé tant de choses pour nous. Le président de la République a réalisé beaucoup d’investissements à Bettié. Quand il est arrivé pour la première fois en 2010 à Bettié, le chef de village a demandé la construction du pont sur la Comoé. Le président de la République a tenu sa promesse, le pont a été réalisé en 2017. 11 y a eu d’autres investissements, notamment le bitumage de toutes les rues de Bettié, le renforcement de l’électricité dans la ville. En plus, tous les villages de Bettié sont électrifiés, c’est-à-dire que nous avons un taux d’électrification qui atteint, aujourd’hui, les 100%, Nous sommes donc animés d’un sentiment de fierté et de reconnaissance à l’endroit du président, Alassane Ouattara. Le Chef de l’Etat est très attaché à Bettié. La preuve, il a effectué quatre visites, en 10 ans, dans notre ville. Nous lui devons reconnaissance.

  Selon vous, qui est derrière ces violences ?

Ce sont des jeunes gens instrumentalisés. Sinon la majorité de la population était prête à voter pour le président le candidat du Rhdp, le Président Alassane Ouattara, à près de 80%. Les auteurs de ces violences sont des jeunes manipulés et nous en connaissons les commanditaires. On connaît tous ces jeunes qui ont paralysé le département de Bettié où il n’y a pas eu de vote. Ces commanditaires sont à Abengourou, on les connaît. Ce sont des responsables de l’opposition qui ont organisé discrètement toutes ces violences et ont mis une stratégie en place pour empêcher Je vote. On sait d’où est venu l’argent pour ces jeunes, à qui nous avons donné les moyens pour les calmer. Mais ils avaient un objectif à atteindre, en ce sens qu’on leur a dit qu’entre le samedi et le dimanche 31 octobre, le pouvoir allait changer. On a fait la promesse à ces jeunes qu’ils allaient, à la faveur du changement de régime, avoir l’occasion d’émerger, d’avoir des emplois. Ils ont rêvé et ont cru à la manipulation des gens qui sont très loin.

 Quelles mesures comptez-vous prendre pour éviter de telles scènes à la faveur des législatives qui approchent ?

Un homme averti en vaut deux. Un adage de chez nous dit que lorsque tu as été mordu par le serpent, tu te méfies du ver de terre. Nous prendrons des dispositions pour que le seul siège de Bettié revienne au Rhdp. On avait même envisagé, un moment, de lancer les jeunes du Rhdp qui étaient eux aussi prêts à aller à l’affrontement. Mais, on a préféré calmer les choses pour éviter des morts. Le temps nous a donné raison. Il y aurait eu de nombreux morts si nos jeunes étaient allés à l’affrontement. La prochaine fois, nous allons prendre toutes nos dispositions pour que les élections aient lieu. Je trouve anormal que des gens qui ne veulent pas aller voter, empêchent ceux qui veulent exercer leur droit civique.

Avez-vous une stratégie pour neutraliser ces commanditaires qui manipulent ces jeunes qui ont commis ces violences au cas où l’opposition boycotte les législatives?

Je l’ai dit déjà dit : ce sont des jeunes de chez nous qui ont été manipulés. Pendant les 17 ans passés à la tête de la mairie de Bettié, j’ai embauché certains de ces jeunes. 11 y en a qui me sollicitent, on mange ensemble, on règle leurs problèmes au quotidien. Il y en a à qui on a trouvé du travail, mais on les a faits rêver en disant qu’il y aura un changement de pouvoir et qu’ils auraient des empois. Je suis un homme politique qui ne se décourage pas. Je connais le terrain de Bettié que je pratique depuis 35 ans. J’ai été pendant 10 ans adjoint au maire, 17 ans maire et cinq ans député. Je suis vice- président du Conseil régional de l’Indénié-Djuablin, c’est un terrain que je maîtrise, puisque ce sont mes parents. Je vais aller leur parler parce que pour qu’on se réconcilie, il faut qu’on se qu’on se parle, qu’on situe les responsabilités pour qu’ils comprennent qu’ils n’ont pas le droit de faire ce qui s’est passé. On va s’attendre pour faire baisser la tension.

Que vas gagner Bettié avec le bitumage de l’axe Abengourou- Aboisso ?

Bettié va gagner beaucoup. Le déplacement des usagers sera beaucoup plus facile. C’est une zone de forte production agricole, anciennement, appelée « boucle du cacao ». Le cacao a commencé à Abengourou où le président Houphouët a lancé son message : « On nous a trop volés ». En plus du cacao, Bettié est une zone de production de l’hévéa. Il y a un autre projet qui a été promis par le président de la République, c’est le bitumage de l’axe Yakassé-Bettié-Djamalakro jusqu’à la frontière du Ghana. Toutes les conventions ainsi que tous les marchés de ce projet sont prêts. Ce projet va entraîner un trafic important entre Abidjan et Kumassi au Ghana. Au plan économique, cette voie va beaucoup aux échanges commerciaux, réduire les distances.

 Quel sentiment vous anime après la réélection du président Alassane Ouattara?

C’est un sentiment de fierté qui nous anime après sa réélection parce que nous avons tous contribué à sa victoire. C’est un gage de stabilité pour notre pays. Je voudrais le féliciter de vive voix pour sa réélection. Je lui souhaite beaucoup de santé et nous sommes convaincus que son prochain mandat va hisser la Côte d’ivoire au rang du pays le plus avancé de la sous-région.

Avez-vous un appel particulier à lancer aux populations de Bettié après les violences qui ont émaillé la présidentielle du 31 octobre ?

      Nous n’avons pas eu l’occasion d’exprimer notre soutien au président de la République lors de la présidentielle de 2020. Je demande aux populations de se ressaisir parce qu’Alassane Ouattara n’est pas le premier président de la Côte d’ivoire. On a vu ce que les autres présidents ont fait et on a vu ce qu’il a apporté à notre région, ces dix dernières années. Le pont de Bettié vaut, comme l’autre l’a dit, trois mandats. Avec ce pont, on peut faire un aller-retour Abidjan-Bettié le même jour et le commerce s’est intensifié. Il faut qu’on apporte notre soutien au président de la République pour que le développement de notre région se poursuive. Parce qu’au finish, c’est le bien- être de la population que nous recherchons. Le président qui apporte le développement est celui qu’on doit soutenir.

 

 

 

Nomel Essis

L’expression N°3180 du lundi 30 novembre 2020

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