La journée du mercredi 8 août 2018 a enregistré la visite d’une importante délégation du Club des Hommes d’Affaires Musulmans en Côte d’Ivoire (CHAMCI) au ministre Adama Koné de l’économie et des finances et au Cheick Boikary Fofana (Président du Cosim). Au cœur des échanges, la présentation des actions menées par le Chamci pour la réalisation d’une banque islamique en Côte d’Ivoire et les opportunités à saisir pour accompagner le projet.
« La banque islamique a sa place sur le marché de l’économie ivoirienne », affirme d’entrée de jeu Moussa Touré (Directeur exécutif de la finance alternative du Chamci) à son illustre hôte Adama Koné. Il émet en outre le souhait que « l’Etat soit imprégné dans le processus de réalisation du projet ». Il indique par ailleurs qu’il s’est rendu à Dakar du 17 au 20 juillet dernier afin de négocier un partenariat avec ‘‘Tamweel Holding Africa’’ qui est réputé pour son expertise dans la supervision des projets et la création des banques islamiques. Et que « ce partenaire de taille rassure qu’il peut garantir le capital de 40% ». Car, a-t-il signalé, que « ‘‘Tamweel Holding Africa’’ est prêt à soutenir le projet à près de 50 millions de dollars ». Les 60% restantes sont réservés au Chamci et à ses partenaires nationaux qui accepteront de les accompagner. Poursuivant, les business men espèrent bénéficier d’une contribution de l’Etat à 20%. Sinon, il propose le soutien de l’Etat via certaines de ses structures privées. Moussa Touré clos son exposé en indiquant que « le but du Chamci, c’est de créer la banque islamique en 2018 ». Le ministre Adama Koné salue l’initiative et conseille plutôt « la création d’un actionnariat en mettant le business en avant ». Car, ajoute-t-il, « la contribution de l’Etat à 20% n’est pas possible ». Et souligne que « l’Etat se retire de plus en plus des initiatives du secteur privé ». « vision de création d’une banque islamique est conforme à celle de la BECEAO », a-t-il affirmé avant de rappeler qu’il faut au minimum 10 milliards pour la réalisation du projet. En proposant l’option de faire quelque chose d’exclusivement privée, il évoque la nécessité d’un coaching des structures privées. Il s’est dit disponible en cas de possibilité dans ce sens. Et indique que la BCEAO exige des actionnaires de référence. Avec le Cheick Boikary Fofana (Président du Cosim), Moussa Touré a fait savoir en plus qu’il a donné des pistes pour la création et la faisabilité du projet. Et « ajoute qu’il s’agit d’un important projet dont l’inclusion financière au sein de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire est la bienvenue ». A ce propos, le Président du Cosim affirme que « ce projet intéresse aussi les non-musulmans si tout est bien mené ». Il souligne « qu’il faut une sérieuse communication autour du projet et former les futurs employés au professionnalisme, à la technique et aux valeurs de l’éthique ». Il promet à l’occasion qu’il fera de son mieux pour inviter les cadres musulmans à s’y intéresser. La séance photo a mis un terme à la rencontre.
Koulibaly Y Khayder