Plus de 80 candidats ont fait part de leur intention de briguer la magistrature suprême en février 2019. Ils devront au préalable recueillir suffisamment de parrainages pour pouvoir concourir.
Au Sénégal, la campagne de collecte des parrainages a débuté lundi 27 août pour les candidats à l’élection présidentielle. D’après Bernard Casimir Demba Ciss, un responsable du ministère de l’Intérieur, ils auront « au moins quatre mois » pour recueillir le parrainage de 0,8 % à 1 % du corps électoral, soit environ 52 000 signatures, réparties dans au moins sept des 14 régions du pays, à raison de 2 000 par région au minimum.
Ce système de parrainage, qui concernait jusqu’à présent seulement les candidats issus de la société civile, a été étendu en avril à tous les prétendants. Objectif affiché : « filtrer » les candidats après une inflation de candidats à différents scrutins. Lors des législatives de juillet 2017, les électeurs devaient choisir entre 47 listes, ce qui pose des problèmes d’organisation, selon les autorités.
Plus de 80 candidats ? « C’est beaucoup »
Les candidats à la présidentielle devront également verser une caution de 30 millions de francs CFA (environ 45 000 euros). Bien que réduite de moitié par rapport aux 65 millions de francs CFA (99 000 euros) exigés pour la présidentielle de 2012, cela reste une somme importante au Sénégal.
Lundi, les représentants de 85 « candidats à la candidature » se sont présentés pour récupérer les fiches de collecte des signatures au ministère, selon Bernard Casimir Demba Ciss. Évoquant le nombre légèrement inférieur de « 81 candidats », l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, déléguée de la majorité, a estimé que c’était « beaucoup ».
De son côté, les ténors de l’opposition sont vent debout contre cette nouvelle loi. Un texte destiné selon eux à éliminer des candidatures concurrentes à celle, pressentie, du président Macky Sall.
Khalifa Sall et Karim Wade sur la ligne de départ ?
Deux des principaux rivaux du président sortant risquent d’être absents en raison d’ennuis judiciaires. Condamné à cinq ans de prison pour détournements de fonds publics, le maire de Dakar, Khalifa Sall, connaîtra jeudi le verdict de son procès en appel.
Quant à Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, condamné en 2015 à six ans de prison pour « enrichissement illicite », il a vu sa demande d’inscription sur les listes électorales rejetée le 2 juillet, ce qui devrait l’empêcher de se présenter. La Cour suprême doit se prononcer jeudi sur un recours en cassation introduit par les avocats de Karim Wade, après le rejet de son inscription sur ces listes.
Par Jeune Afrique avec AFP