al-basmalah bi-smi-llâhi ar-rahmâni ar-rahîm par [la grâce du] nom de dieu, le tout-miséricordieux, le très-miséricordieux « bi » la préposition « bi » (par/avec), quel sens a-t-elle ? un sens d’accompagnement, de moyen, de causalité, de manière, de délégation ou de serment ? a quoi est-elle rattaché ? « nom » un « nom » ? le « nom » de dieu ? pourquoi l’insertion de ce mot entre la préposition et « dieu » ? Indique-t-il quelque chose de particulier ? avons-nous un rapport spécifique avec le nom ? si oui, quel serait-il ? « allâh » allâh ! Ce mot avec ces lettres « a, l, l, h » a-t-il un sens particulier ? nous avons traduit ce mot en français en mettant « dieu », le mot connu de tous les francophones. pourquoi ? pour éviter que l’on perçoive, si l’on mettait « allâh », le « dieu des musulmans » (comme si l’on parlait d’un autre dieu) et non pas « dieu tel vu par les musulmans ». mais, il y a-t-il un sens particulier au mot même transcrit phonétiquement « allâh » ? « bi » le « bi » ne peut pas avoir :-une valeur causale parce que le sujet, en son fondement, n’est pas de l’ordre de la cause à effet. (Ici, nous parlons de dieu et non de la création. les lois de la causalité ne concerne que le monde de la création (al-khalq).) la meilleure locution que l’on peut trouver dans le coran et qui pourrait exprimer l’ordre dans lequel on se trouve est la « manifestation » de dieu ({tajallâ rabbuhu}(s7 V143) ou l’« apparition » de dieu (zhuhûr) ({huwa al-awwalu wa al-akhiru, azh-zhâhir wa albâtinu}(s 57 V3).
-ni une valeur d’accompagnement car ce serait faire de l’associationnisme (shirk) en plus que de faire preuve de mécréance.-ni de délégation (« par délégation » de dieu, c’est-à-dire « en lieu et place » ou de « la part » de dieu) comme laisse entendre la traduction de « au nom de dieu.. » nous ne sommes pas habilités à parler en lieu et place de dieu. le « bi » aurait ici valeur de complément de moyen : « par » ou « grâce à » « je recherche l’aide de » ou « je commence en plaçant mon action sous la bénédiction de dieu par l’évocation de ces/ses deux noms ». d’où le choix d’avoir traduit par « par [la grâce du] ». ainsi, tout ce que nous faisons nous ne le faisons que « par la ‘grâce de’ dieu ». Il ne faut pas croire que nous soyons quelque chose d’indépendant de dieu.
si nous étions coupés de lui, ne serait-ce le temps d’un dixième de seconde, nous serions sortis de l’existence, nous n’existerions pas. et il en est de même en ce qui concerne la permanence et le maintien de notre existence. « nom » d’habitude le nom est une « marque » et sert à connaître, définir quelque chose. chaque chose a un nom, une marque par laquelle elle est connue. les noms de dieu très-elevé sont aussi des « marques » de son essence sacrée. Ils permettent à l’homme de connaître son essence sacrée à travers eux, même si c’est de façon incomplète. car l’essence divine, personne ne peut l’atteindre, pas même le sceau des prophètes, le prophète mohammed.
dans un propos rapporté, l’Imam as-sâdeq met en garde un de ses disciples les plus doués, hishâm fils d’al-hakam, à propos des noms de dieu : « le nom est autre que le nommé. aussi celui qui a adoré le nom sans le sens (ma‘nâ) a fait acte d’incroyance et n’a rien adoré ; celui qui a adoré le nom et le sens (ma‘nâ) a fait acte d’incroyance et a adoré deux choses ; quant à celui qui a adoré le sens (ma‘nâ) sans le nom, voilà le monothéiste. (…) c’est que dieu tout-puissant et majestueux a quatre-vingt-dix-neuf noms : si le nom était le nommé, chacun de ces noms serait une divinité. mais dieu est un sens (ma‘nâ) qui est indiqué par ces noms et tous sont autres que lui. » (usûl al-Kâfî, vol.1, bâb al-ma‘bûd n°2 (p87) les noms de dieu indiquent dieu sans être lui. en même temps, ils sont des manifestations de son essence. le nom de « dieu » est la manifestation de l’essence de dieu. dans un autre propos rapporté de l’Imam as-sâdeq, il est dit : « celui qui a adoré dieu par des conjectures, a fait acte d’incroyance ; celui qui a adoré le nom sans le sens (ma‘nâ), a fait acte d’incroyance ; celui qui a adoré le nom et le sens (ma‘nâ), a associé ; et celui qui a adoré le sens (ma‘nâ) en « faisant tomber les noms sur soi » par ses attributs par lesquels Il s’est lui-même décrit, a alors lié son cœur à lui et sa langue a parlé par lui dans ses secrets et dans ce qui est connu. ceux-là sont les croyants en vérité.(usûl al-Kâfî, vol. (p87)) que veut dire « faire tomber les noms sur soi… » ? les noms de dieu ont des niveaux différents :
il y a ceux de la station (maqâm) de l’essence, ceux de la station des manifestations par les noms et ceux de la manifestation des actes (comme le « créateur »). certains niveaux, nous pouvons les atteindre, d’autres sont réservés aux procheselus de dieu et du noble prophète mohammed. et la première chose à faire pour « lier son cœur aux noms de dieu très-elevé » c’est d’abord prendre conscience au niveau du cœur du besoin d’eux de façon absolue dans le sens qu’ils indiquent l’essence. Voilà pour le « nom » en général. « allâh » Il est rapporté de l’Imam as-sâdeq, répondant à quelqu’un qui lui avait demandé ce qu’est allâh : « Il est le seigneur et l’adoré. Il est allâh, et quand je dis allâh, ce n’est pas pour établir les lettres « a, l, l, h », mais je me réfère à un sens qui est : « une réalité créatrice et un artisan des choses », sens auquel s’appliquent ces lettres. c’est le sens qui est nommé « dieu », le « tout-miséricordieux », le « très-miséricordieux », le « tout-puissant » et autres noms semblables :
c’est l’adoré, tout-puissant et majestueux. ». ( Kitâb at-tawhîd, – bâb ar-rad ‘alâ-th-thanawiyya wa-z-zanâdiqa n°1) « allâh » est le nom le plus grandiose et la première manifestation de la Vérité très-elevée (dieu). « allâh » serait un nom « regroupant » ou « synthétique » (jâmi‘) pour la station de l’essence, pas la station de l’apparition (azhzhuhûr). le nom est la manifestation de celle-ci-même. « allâh » est le « regroupant » ou « synthétique »(jâmi‘) pour l’ensemble des perfections au niveau de l’apparition (azhzhuhûr). les autres noms sont tous des manifestations du nom le plus grandiose (al-ism al-a‘zham).ainsi, se lier au nom de « allah » ce serait d’abord reconnaître le besoin de ce nom du point de vue de l’ensemble (et non d’un aspect particulier). Conclusion. tous nos mouvements se font par la « grâce » du nom de dieu. nous ne pouvons pas nous isoler du nom de dieu. nous sommes des noms de dieu comme le monde dans son ensemble est un nom de dieu, est une manifestation de dieu. quand nous recherchons l’aide de dieu, nous ne le faisons que par l’intermédiaire du nom de dieu, par cette apparition (zhuhûr). tout est par la grâce de cette apparition du nom de dieu, sous la manifestation de sa miséricorde.
El Hadj Imam Al Imam Méité