Pendant les vacances scolaires, Awa allait au Marché d’Adjamé pour aider notre tante à vendre ses marchandises de temps en temps. Elle s’est liée d’amitié avec une jeune fille de son âge du nom de Koro, dont la mère vendait des mèches de toutes sortes. Il arrivait qu’elle aille s’as- seoir dans ce magasin pour causer de tout et de rien avec sa nouvelle camarade. Pendant ces congés de Noël, Awa rejoint comme d’habitude son amie pour papoter. Notons que le mois de décembre est un mois très fructueux pour les commer- çants et très mouvementé en général. Awa, donc après avoir écoulé les articles que la tante lui avait confiés, se sentant fatiguée décide d’aller faire une petite sieste chez son amie. Quelques heures plus tard, elle dit s’être réveillé dans l’obs- curité totale et c’est alors qu’elle se rap- pelle qu’elle venait de se réveiller de sa sieste et qu’elle était encore dans le ma- gasin de mèche de la mère de Koro et dans le marché d’Adjamé. La première question qui lui vient en tête: pourquoi Koro ne l’a-t-elle pas réveillé avant de rentrer ? Alors elle se précipita vers la porte pour taper et crier à l’aide, mais per- sonne. Il devait faire déjà nuit et le mar- ché était sûrement vide. Quand elle reprit ses esprits, elle décida de se calmer et d’attendre tranquillement le petit matin, et dire son mécontentement à son amie. La tante, de retour de ses courses pensait trouver Awa dans son magasin, mais ne la trouva pas, demanda dans les magasins voisins, personne ne l’avait vu, malheu- reusement la tante ne connaissait ni Koro, ni sa mère. Elle se dit donc qu’Awa était sûrement rentrée à la maison. Entre temps, chez Awa les parents étaient très inquiets du fait de l’absence de la jeune fille. Elle n’avait pas cette habitude de rentrer tard, à plus forte raison découcher. Que lui était-il donc arrivé? La tante fut donc informée, elle assura ne pas savoir où Awa se trouvait, puisqu’elle pensait qu’elle était rentrée. Tout le monde décida d’attendre que le jour se lève pour voir plus clair dans cette disparition mysté- rieuse. à un moment très calme de la nuit, il devait sûrement être autour de mi- nuit ou une heure du matin, plongée dans ses réflexions, Awa entend un grand bruit dans le magasin. Pensant à des voleurs, elle se cache dans l’antichambre pour ob- server ce qui se passait. Quelle ne fut sa stupeur de voir dans la pénombre, un gros serpent noir, dressé en plein milieu du magasin. Un serpent sorti de nul part…et de cette taille ! Le reptile était dressé là et se mit à vomir des mèches, des mèches humaines sûrement selon les descriptions d’Awa. Il dû vomir une quantité indéchif-
frable de ces mèches là et dès qu’il eut fini, il disparut comme il était apparu. Quel était donc cet esprit diabolique qui venait de déverser ces immondices dans ce magasin ? La mère de Koro avait-elle signé un pacte avec chaytan pour avoir ce genre de faveurs démoniaques ? Quel était donc le prix de cette horrible vision ? Combien de grandes dames dans ce marché, dans cette ville, s’adonnaient à ce genre de pratiques exécrables ?
à partir de cet instant, Awa ne retrouva plus jamais ses esprits. Elle resta muette un long moment, le regard figé. Au petit matin, la mère de Koro ouvrit son maga- sin et fit une mine de surprise à la vue de l’amie à sa fille. Elle lui posa des ques- tions mais aucun son ne sortait de la bouche de la jeune fille. Elle la laissa ainsi partir, rassurée que son secret ne se- rait pas divulgué, du moins pas mainte- nant. Awa se dirigea alors vers le magasin de sa tante. Celle-ci lui posa mille et une questions sous l’effet de la colère, hélas aucun son, et le même regard lointain. Ce qui inquiéta la pauvre tante qui la ramena rapidement à la maison.
Awa est resté dans cet état bizarre pen- dant quelques jours, au grand désarroi des parents. C’est au troisième jour de sa mésaventure qu’elle put bouger les lèvres et une voix tremblante et lointaine se fit entendre. C’est là qu’elle put relater ces faits dignes d’un film d’horreur. Mais malheureusement, quelques heures après ce récit, elle rendit l’âme.
Mes chères sœurs je vous supplie d’éviter les mèches coûte que coûte, surtout celles humaines dont je me méfie particulière- ment. Moi-même depuis cet incident, j’ai définitivement arrêté les mèches.
Je me demandais bien, si cette dame, la mère de Koro, n’avait pas sacrifié l’âme de notre sœur pour devenir riche. Quand Dieu est proche de punir un peuple ou une personne, Il lui envoie un avertisseur. Je suis votre avertisseur mes sœurs. At- tention à vous, la vie est trop fragile, oui ma sœur la vie est trop fragile. Quand nous sommes au matin, ne nous atten- dons pas à être là le soir de même quand nous sommes au soir rien ne nous dit que notre âme ne nous sera pas retirée la nuit. L’ange de la mort nous fixe au moins 5 fois par jour. Prenez la ferme résolution d’abandonner les mèches et confiez- vous à Allah, Il vous soutiendra incha Allah. Pose toi cette question aimerais-tu faire la rencontre de ton seigneur avec des mèches sur la tête.
Suite et fin Une lectrice