La bonté de Umar, deuxième calife des musulmans
Umar ibn al-Khattab fut le successeur de Abu Bakr Sidick. Umar s’est distingué de son excellente gestion de sa communauté dans sa mission califale, une gestion remplie de bienfaits et de compassion. Voici une histoire qui témoignage de sa magnanimité
‘Umar ibn al-Khattab (RAA) fut un proche compagnon du prophète (SAW) et le second calife de l’islam à la mort d’Abu Bakr (RAA). Appelé également أمير المؤمنين | amīr al-mu‘minīn « commandeur des croyants », ses mérites sont multiples : il était doté d’une humilité et d’un comportement hors-norme.
Parmi ses nombreux bienfaits en tant que Calife, figure cette merveilleuse histoire narrée par Aslam, l’un de ses serviteurs affranchi.
« Une nuit je me rendis avec ‘Umar à Harat Wâqim. Lorsque nous arrivâmes à Sirâr (un puits se situant à trois lieues de la ville de Médine), nous aperçûmes un feu au loin. ‘Umar dit : “Aslam ! Il s’agit sûrement de voyageurs qui ont été surpris par la nuit. Allons voir ce qu’il en est.”
Nous nous dirigeâmes vers eux, et arrivés à leur hauteur, nous vîmes qu’il s’agissait d’une femme et de ses enfants. Elle faisait bouillir de l’eau dans une marmite posée sur le feu, tandis que ses enfants ne cessaient de pleurer.
‘Umar dit :
– Que la paix soit sur vous, vous qui avez allumé la nuit par le feu.
– Et sur toi la paix ! lui répondit-on.
– Puis-je m’approcher ?
– C’est comme bon te semble.
Il s’approcha et demanda :
– Que vous arrive-t-il ?
– Nous avons été surpris par la nuit et le froid.
– Qu’ont tes enfants à pleurer ainsi ?
– Ils sont tiraillés par la faim.
– Qu’es-tu en train de cuire ?
– Ce n’est que de l’eau qui bout. Je leur fais croire que je prépare le souper en espérant qu’ils s’endorment. Je me plains à Allah de l’état dans lequel ‘Umar nous laisse.
‘Umar se mit alors à pleurer. Au pas de course, il se rendit dans les réserves où le blé était stocké, en retira un sac, et prépara une outre pleine de gras.
Il dit ensuite: « Aslam ! Aide-moi à porter ces deux sacs sur mon dos. » Je lui répondis : « Laisse-moi les porter à ta place ». Il me dit alors : « Est-ce toi qui portera mes péchés le jour de la résurrection ? »
Il charge les deux sacs sur son dos et nous nous rendîmes de nouveau auprès de la femme. Arrivé devant elle, ‘Umar posa les sacs au sol. Il prit une certaine quantité de blé qu’il versa dans la marmite, puis ajouta des morceaux de gras. Il se mit ensuite à souffler sur les braises de la marmite, et l’on pouvait voir la fumée émaner de sa barbe un long moment. Par la suite, il retira la marmite du feu et demanda à la femme : « Donne-moi un bol ». Elle lui en remit un, qu’il remplit de la soupe de blé qu’il venait de préparer et le posa devant les enfants à qui il intima l’ordre de manger. Ils mangèrent donc jusqu’à satiété, et (dans le même temps) la femme ne cessa de formuler des invocations en sa faveur, sans savoir qui il était.
‘Umar resta à leurs côtés jusqu’à ce que les enfants s’endorment. Il leur laissa une certaine somme d’argent et quitta les lieux.
Il se retourna ensuite vers moi et me dit : « Aslam ! C’est la faim qui les empêchait de dormir et les faisait pleurer. »
Selon Abou Houreira, qu’Allah l’agrée, le Messager d’Allah (SAW) a dit : « Parmi ceux qui vous ont précédés des fils d’Israël, il y eut des hommes qui n’étaient pas des prophètes, mais auxquels Allah a adressé la parole. S’il devait y en avoir dans ma communauté, ce serait Omar ! »
[ R. Al-Boukhari ]