19 novembre, journée mondiale des toilettes

Pour la première fois en 68 ans d’existence, l’Organisation des Nations unies a décidé de reconnaître officiellement ce 19 novembre comme la journée des toilettes.

Selon Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, « en agissant ensemble, et moyennant une discussion ouverte et franche sur l’importance des toilettes et de l’assainissement, nous pouvons améliorer la santé et les conditions de vie d’un tiers de l’humanité. Tel est l’objectif de la Journée mondiale des toilettes. »

En effet, une étude des services des Nations unies révèle « qu’un tiers de l’humanité (2,5 milliards de personnes) n’a pas accès à un assainissement approprié, y compris des toilettes ou des latrines, avec des conséquences dramatiques sur la santé humaine, la dignité et la sécurité, l’environnement et le développement social et économique ». De ce fait, la résolution 67/291 adoptée par l’Assemblée générale en juillet 2013, désignant le 19 novembre comme Journée mondiale des toilettes, fait de cette date la journée de « l’Assainissement pour tous ». Pour la première fois en 68 ans d’existence, l’Organisation des Nations unies a décidé de reconnaître officiellement ce 19 novembre comme la journée des toilettes.

Pourquoi une Journée mondiale des toilettes ?

La question peut amener à sourire. Cependant, elle demeure fondamentale, au regard du nombre de personnes qui vivent sans toilettes à leur domicile et sont contraintes de se soulager n’importe où, dans leur environnement immédiat.

Selon la directrice générale de l’Oms, « l’absence de toilettes au domicile de nombreuses familles a un impact important sur la santé et sur le développement». Cela devient donc une question de santé publique et un véritable enjeu dans nos sociétés africaines dites modernes, prises en otage par les exigences du développement de notre environnement et nos réalités socioéconomiques déplorables.

Cette journée a aussi le mérite de sensibiliser les pouvoirs publics et les populations à ces réalités et de mettre davantage en exergue leurs conséquences sanitaires, sociales, environnementales, économiques et sécuritaires. Sur le plan de la santé, selon l’Organisation mondiale de la santé, trois millions de personnes décèdent, chaque année, des conséquences de maladies dues à l’absence de toilettes. Au niveau social, cette journée permet également de mettre en évidence toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les handicapés pour accéder aux toilettes dans leur quotidien. En Côte d’Ivoire par exemple, très peu d’administrations et établissements publics ont des toilettes aménagées pour faciliter l’accès aux handicapés.

À qui la faute ?

L’absence de toilettes et de latrines au domicile de plus 2,5 milliards d’individus favorise, de fait, une utilisation de leur environnement en lieu et place des toilettes. Il est donc évident que ces pratiques ont des conséquences dommageables sur l’environnement. De même, lorsqu’une séparation stricte de toilettes hommes et femmes n’est pas mise en place, elle peut aussi avoir des conséquences sanitaires. Sur le plan social, ces conséquences peuvent également avoir des répercussions négatives au niveau économique.

Dans certains endroits de la Côte d’Ivoire par exemple, les bords de mer, de lagune ou des zones protégées sont tout simplement devenus des toilettes publiques à ciel ouvert. Et cela ne choque personne. Encore moins les autorités qui laissent faire et tant pis si cela fait fuir les touristes ou d’éventuels investisseurs. Toujours au niveau social, cette problématique pose également la question de la sécurité pour les jeunes femmes qui, par manque de toilettes à domicile, se soulagent en pleine nature. Cela peut aussi susciter des interrogations sur le plan religieux, lorsque la femme, dans les pays musulmans, expose son corps, ou une partie en pleine nature.

Dans de telle situation, à qui la faute si par un pur hasard, celle-ci se faisait surprendre par des hommes ? Au mari qui n’a pas prévu des toilettes pour sa femme et ses enfants, de manière à les mettre à l’abri de telle situation ? Ou alors à l’État, qui, selon la loi, doit protéger tous les citoyens sur l’ensemble de son territoire, notamment en prenant très au sérieux cette fameuse Journée mondiale des toilettes qui fait sourire, voire rire, ceux qui ne sont pas confrontés aux désagréments de leur absence, dans leur vie, au quotidien.

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