5EME CONFERENCE DU CONSEIL SUPERIEUR DES IMAMS ET DES AFFAIRES ISLAMIQUES EN COTE D’IVOIRE (COSIM)
THEME CENTRALE : LA FAMILLE A L’EPREUVE DES MUTATIONS SOCIETALES
Marcory-INJS, Abidjan – Samedi 28 décembre 2024 qui marquait la 3eme journees du congres du COSIM
Sous le thème central « La famille à l’épreuve des mutations sociétales », la 5ᵉ Conférence des Imams, organisée par le Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques (COSIM), s’est tenue hier dans l’enceinte de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) à Marcory, Abidjan. Cet événement d’envergure a réuni experts religieux, universitaires et représentants des institutions islamiques d’Afrique de l’Ouest pour discuter des défis contemporains affectant les familles musulmanes.
L’ère numérique : une révolution pour la famille musulmane
La première session, consacrée au sous-thème « La famille musulmane à l’ère des écrans et des objets connectés », a permis une réflexion approfondie sur l’impact des nouvelles technologies sur les valeurs familiales et religieuses. Modérée par le Dr Keita Karounga, enseignant-chercheur, cette session a exploré quatre axes essentiels :
•Dr Soumahoro Maïmouna, enseignante-chercheuse, a exposé la conception de la famille en Islam, insistant sur l’équilibre entre modernité et préservation des traditions islamiques.
•La Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains a mis en lumière le choc des civilisations exacerbé par l’essor des technologies de l’information, appelant à un usage conscient des outils numériques pour protéger l’identité culturelle et spirituelle.
•Dr Nedezon Moussa Soro, du Ministère de l’Enseignement Supérieur ivoirien, a exploré le rôle des jeunes musulmans dans l’espace numérique, plaidant pour une éducation digitale ancrée dans les valeurs islamiques.
•Enfin, Pr Koné Tiémoman, président de l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire, a analysé l’influence croissante de l’intelligence artificielle sur la jeunesse musulmane, appelant à une vigilance accrue face aux dérives technologiques.
L’éducation : une responsabilité collective pour un avenir harmonieux
L’éducation, pierre angulaire de la société, a fait l’objet d’une session modérée par le Pr Massiré Doukouré, enseignant à l’Université de Bondoukou.
•Le CODISS Côte d’Ivoire ont ouvert les débats en identifiant les défis éducatifs contemporains et en appelant à des réformes inclusives.
•Un invité du Burkina Faso a souligné le rôle central de la famille dans l’éducation, tandis que le Pr Imourana Kaba, de Guinée, a mis en exergue les apports des Structures Islamiques d’Éducation (SIE) dans la transmission des valeurs.
•Le Dr Aly Yacoub, du Niger, a plaidé pour un partenariat renforcé entre institutions religieuses et éducatives.
•Pr Diaby Moussa Kader, directeur de l’INP-HB, a conclu cette session en insistant sur la nécessité d’une synergie entre l’État, la société civile et les leaders religieux pour relever les défis éducatifs.
La sécurité et la paix : des défis communs pour les guides religieux
Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest fait face à des défis sécuritaires croissants, la conférence a exploré le rôle des guides religieux comme acteurs de paix.
•Pr Zina Ousmane, enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara, a exposé les enjeux sécuritaires régionaux, tandis que le Pr Karamoko Yahaya, vice-président de l’Université Nangui Abrogoua, a appelé à un discours prônant le juste milieu pour contrer l’extrémisme.
•Des experts de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie ont présenté des stratégies concrètes pour lutter contre la radicalisation, en s’appuyant sur le dialogue interreligieux et l’éducation.
Le COSIM : un modèle de leadership spirituel et de cohésion sociale
Le point culminant de la conférence a été la session dédiée à la contribution des institutions religieuses dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale, modérée par le Pr Karamoko Yahaya.
•Imam Dr Cissé Djiguiba, recteur de la Mosquée Salam du Plateau, a détaillé les initiatives du COSIM, qui s’impose comme un acteur central dans la promotion de la paix en Côte d’Ivoire. Ses efforts incluent des campagnes de sensibilisation contre la radicalisation, des programmes éducatifs pour les jeunes, et un dialogue interconfessionnel renforcé.
•Cardinal Ignace Bessi Dogbo, archevêque d’Abidjan, a souligné l’importance de la collaboration interreligieuse dans la construction d’une société inclusive et apaisée.
•Les contributions du Dr Abdoulaye Lam (Sénégal) et de l’Imam Zebbar Bou Abdellah (Algérie) ont présenté des exemples de bonnes pratiques régionales en matière de promotion de la paix.
Une vision pour l’avenir
La 5ᵉ Conférence des Imams du COSIM s’est achevée par un appel unanime à une action collective et concertée face aux mutations sociétales. Le COSIM, par son leadership, démontre que l’Islam peut être une force de cohésion, de dialogue et de progrès dans une société en constante évolution.
Cet événement a non seulement renforcé la position du COSIM comme acteur incontournable en Côte d’Ivoire, mais il a également offert une plateforme pour inspirer des solutions innovantes aux défis contemporains. Une fois encore, l’institution prouve que la famille musulmane, guidée par ses valeurs, peut relever les défis du monde moderne tout en restant fidèle à ses principes.
DIANE MOUSSA