Aux Philippines, le bilan de l’énorme glissement de terrain survenu à Itogon, sur l’île de Luçon, dans le sillage du typhon Mangkhut, s’aggrave. Quatre jours après la tempête, la plus puissante de l’année à ce jour dans le monde, les chances de retrouver des survivants s’amenuisent, selon les secours déployés par centaines. Selon le maire, une quarantaine de personnes pourraient être ensevelies. Au total, le bilan du typhon est d’au moins 74 morts dans l’archipel.
Habitué à intervenir sur les désastres naturels, Alan Drilon, directeur des opérations, parle d’une intervention hors-norme. « C’est dur, très dur. Nous ne pouvons pas acheminer d’équipement lourd en contrebas, et donc nous creusons essentiellement à la force de nos bras », confie-t-il.
L’opération est particulièrement éprouvante pour les secours, alors que les chances de retrouver des survivants s’amenuisent, rapporte notre envoyée spéciale à Itogon, Marianne Dardard. « Hier, raconte encore Alan Drilon, avec mon équipe, nous avons retrouvé trois corps, et un dont la partie inférieure manquait. »
La situation est très délicate. Pense-t-il qu’il soit encore possible de retrouver des survivants ? « En quatre jours, peut-être en trois ; mais en quatre jours, je doute qu’il y ait des mineurs encore en vie, en tout cas ce n’est pas probable », répond-il avec sincérité.
« Notre intervention est dangereuse à cause de la forte pente, et puis le sol n’est pas stable après le passage du typhon et menace encore s’effondrer », observe-t-il, tandis que le maire d’Itogon, Victorio Palangdan, estime qu’une quarantaine de personnes pourraient toujours être ensevelies.
Le glissement de terrain a détruit les routes, explique l’Agence France-Presse. Si bien que les autorités n’ont pas pu faire venir d’équipements lourds pour accélérer les recherches. D’où ces fouilles dans les débris avec des pelles et à mains nues. « Les efforts se poursuivront jusqu’à ce que le président nous dise d’arrêter », assure le maire de la localité.
RFI