La fête de Achoura est célébrée le 10 Moharram, une date qui est d’ailleurs l’origine du mot « Achoura ».
Achoura revêt différentes significations pour les sunnites et les chiîtes. Pour les premiers, elle marque le début de festivités. Pour les seconds, c’est une journée de deuil commémorant la mort de Hussein, petit-fils du Prophète Sidna Mohammed.
Au Maroc, Achoura est perçue, depuis des siècles, comme celle de l’enfance, de la famille et des traditions, et aussi un jour de partage et de charité. Distribution de friandises, cadeaux, pratiques à caractères carnavalesques… l’ambiance est aux festivités. Au cours de cette journée, les enfants, mis à l’honneur, donnent libre cours à leur joie.
En cette période, le business des jouets bat tous les records au grand bonheur des commerçants contents de voir que rien n’atténue la frénésie des acheteurs qui se dépêchent d’obéir aux caprices de leurs bambins. C’est, en effet, la période où les marchands de jouets engrangent la plus grande part de leur chiffre d’affaires annuel.
A cette fête se sont greffées des pratiques qui diffèrent d’une région à une autre, telles que la visite des cimetières et des marabouts. Certaines familles font brûler de l’encens tout au long de leurs veillées. Le soir, la fête continue avec la «chouâla» (feu rituel) autour de laquelle les grands et les petits chantent et dansent en chœurs des chansons qui passent de génération en génération.
Bien que ces traditions soient respectés dans plusieurs quartiers, surtout populaires, on les voit de moins en moins et ont même disparu dans certaines régions.
Le lendemain de l’Achoura, c’est «Zem-Zem». Les enfants y disposent d’une totale liberté pour asperger voisins, amis et passants. Garçons et filles, dont l’âge n’excède pas 12 ans, trottent dans les rues à la recherche d’une proie ou d’un point d’eau pour s’approvisionner.
Une ambiance bon-enfant mais des fois gâchée par des pratiques dangereuses comme l’utilisation des pétards et de feux d’artifice qui représentent un grand risque pour les enfants. En effet, malgré l’interdiction de ces explosifs et malgré les efforts de la police judiciaire, les enfants, essentiellement dans les quartiers populaires, continuent de jouer à ces jeux extrêmement dangereux.
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