Pouvons-nous réellement manger selon nos croyances religieuses ?
« Halal » ou pas halal ? Le débat semble bien plus complexe, lorsqu’il s’agit d’analyser les produits que nous consommons régulièrement et qui semblent au-dessus de tout soupçon. Surtout si l’on s’en réfère à cette nouvelle campagne lancée le 20 septembre 2018 par l’association de défense des consommateurs Foodwatch.
Les « animaux cachés » dans les aliments, tel est l’intitulé de cette campagne qui met en exergue les pratiques peu orthodoxes des industries agroalimentaires.
L’ONG a épinglé plus de 12 produits contenant des substances dérivées d’animaux, comme de la gélatine de porc, de boeuf ou de cochenille.
La cochenille permet de colorer une énorme partie des plats que nous mangeons régulièrement, que ce soit les yaourts ou les boissons. Il s’agit de petits insectes qui produisent un colorant qui produit notamment le E120, utilisé dans le Coca-cola entre autres.
Mais saviez-vous que de la viande se cachait dans votre tiramisus, dans votre glace ou dans vos sodas ?
L’ONG Foodwatch dénonce dans sa campagne, la présence d’ « animaux cachés » dans des produits de grande consommation en France. Selon cette association de défense des consommateurs, l’étiquetage est incomplet, voire faux. Plusieurs grandes marques utilisent de la gélatine animale sans pour autant préciser si son origine est bovine ou porcine.
« Les industriels de l’agroalimentaire utilisent (ces ingrédients) à dessein, mais se gardent bien de l’indiquer clairement », déplore l’ONG.
Voici quelques marques dont vous devriez vous méfier :
• Les Yaourts Panier de Yoplait 0%. Un produit à priori inoffensif que l’on donne volontiers aux enfants, pourtant selon Foodwatch, les yaourts aux fruits Yoplait contiennent de la gélatine de bœuf, alors qu’aucune mention « gélatine » n’est indiquée sur l’emballage. Contacté par Foodwatch, le président de Yoplait France, Nicolas de La Giroday, a assuré dans un courrier que “ la gélatine (…) est d’origine bovine avec une quantité mise en œuvre inférieure à 0,5% ”.
• Les Viennois chocolat de Nestlé. Même si l’emballage indique (discrètement) la présence de gélatine de porc.
• Le Tiramisu de Carrefour. Comme le Viennois de Nestlé, Foodwatch note la présence de la gélatine porcine dans ce produit. Cependant l’indication “ est présentée sur un des côtés de l’emballage” et donc “ difficilement lisible ”, souligne l’association.
• La glace Façon glacier, fraise et morceaux de meringue de Carte d’Or. Si la glace ne contient pas de gélatine de porc, elle contient néanmoins, du shellac, un additif naturel produit par des insectes. Si le terme « shellac » est repris sur l’étiquetage, nombre de consommateurs n’en connaissent pas la signification, regrette l’ONG.
• Le macaron aux framboises d’Auchan contient de la gélatine de bœuf, note Foodwatch. La substance est reprise sur l’étiquetage au milieu de vingt autres ingrédients.
• L’Authentique petit ourson guimauve de Cémoi. Le terme « gélatine » est mentionné sur l’emballage sans préciser qu’il s’agit de gélatine de porc.
• Les Chamallows de Haribo. La marque a confirmé que ces bonbons sont produits avec de la gélatine « d’origine porcine ». Mais une fois de plus le terme « gélatine » est mentionné seul sur l’étiquetage. En plus de la gélatine de porc, la marque utilise du carmin, un colorant issu de la cochenille.
Hormis ces produits qui nécessitent une transformation, d’autres aliments « naturels » sont pourtant aussi épinglés par Foodwatch
• Des pommes Fuji sont traitées avec du shellac, une substance produite par des insectes, mais comme aucune indication n’est obligatoire sur ces fruits, les consommateurs sont maintenus dans l’ignorance.
• Les flageolets extra-fins, oignons et carottes de Cassegrain. Commercialisés par Bonduelle, ces légumes contiendraient selon l’association, un ingrédient « surprenant » : du bouillon de volaille. Cette substance est cependant mentionnée dans la liste d’ingrédients.
Le comté AOP U bio de Système U contient bien un dérivé d’animal, mais dont on ignore l’origine puisque l’emballage ne contient aucune indication, regrette Foodwatch. En outre, ce fromage contient aussi de la présure, indiqué par contre sur l’étiquetage. Mais personne ne connait cette substance. Il s’agit, relève l’ONG, “ d’une enzyme provenant de l’estomac de veaux abattus avant sevrage ”.
• L’Orangina rouge. Un soda qui contient du carmin, un colorant issu de la cochenille. Sur la liste des ingrédients, il est indiqué : « carmins et acide carminique ». “Encore faut-il savoir que [le carmin] est un additif issu de la cochenille, un insecte...” dénonce Foodwatch.
Vous voilà prévenu !