Lucy Aharish, issue d’une famille musulmane et première Arabe à présenter un programme en hébreu à la télévision israélienne, et Tsahi Halevi, acteur dans la série télévisée à succès Fauda, ont déclenché des réactions dignes d’un Etat d’apartheid, ce jeudi en Israël.
Le ministre de l’Intérieur israélien Arie Déry a déclaré à la radio militaire que leur mariage “n’était pas une bonne chose”. Il s’est inquiété pour leurs futurs enfants, a invité la mariée à se convertir au judaïsme, et a conclu sur les méfaits de “l’assimilation qui consume le peuple juif”.
Bentzi Gopstein, le chef de l’organisation d’extrême droite Lehava (“La Flamme”) a condamné ce mariage, mettant en cause, selon lui, “la dignité du peuple juif”.
La palme revenant au député Likoud, le parti de Netanyahou, Oren Hazan, qui a écrit sur Twitter que Lucy Aharish avait “séduit un juif afin de fragiliser notre pays et d’empêcher des descendants juifs de continuer la dynastie juive”. “J’en veux à Tsahi qui s’islamise”.
Dans le quotidien Haaretz, le journaliste Gideon Levy souligne que cette attitude n’est pas propre à l’extrême droite, car “tous les israéliens sont élevés dans la peur de tout contact avec les Chrétiens ou les Musulmans, et dans la crainte l’assimilation”.
Il dénonce “cette position raciste fondée sur une idée de la supériorité du sang juif qui ne doit pas être mélangé à d’autres”.
Et conclut en écrivant : “Si encore Israël était un modèle de société et de valeurs morales, je pourrais comprendre qu’on veuille la préserver, mais quand je vois par exemple ce Canada, même pas juif, qui a accepté l’an dernier d’accueillir 3000 Erythréens expulsés d’Israël où ils ont été traités de manière odieuse, je ne vois pas ce qu’on redoute avec l’assimilation.”
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Haaretz