En Côte d’Ivoire, après les élections de samedi, l’heure est aux recours devant la Cour suprême pour trancher les contentieux électoraux. Le PDCI qui crie au « braquage électoral » en a déposé un certain nombre.
En Côte d’Ivoire, au lendemain de l’annonce des résultats définitifs des élections municipales et régionales de samedi, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) monte au créneau. Le parti de Henri Konan Bédié conteste les résultats des élections en plusieurs endroits du pays et Emile Suy Bi dénonce un « braquage électoral » en la défaveur de la formation politique : « Pour certaines circonscriptions, les résultats proclamés par la CEI sont en totale contradiction avec les choix opérés par les électeurs. Dans ces circonscriptions, les candidats du PDCI-RDA ont été victimes d’un braquage électoral et se sont fait voler leur victoire. Ce fut notamment le cas à Grand-Bassam, à Port-Bouët, à Koumassi et à Tiebissou. Ce fut également le cas dans les régions du Gontougo, de l’Indénié-Djuablin et du Lôh-Djiboua ».
Ce mercredi, lors d’une conférence de presse à Abidjan, maître Emile Suy Bi, l’un des avocats du PDCI, a pointé du doigt la responsabilité de la Commission électorale indépendante (CEI) et annoncé que le parti allait saisir la Cour suprême ivoirienne : « La CEI n’a pas fait correctement son travail entre les procès-verbaux du dépouillement que nos candidats détiennent et le résultat qui a été proclamé par la CEI, il y a un écart qui curieusement est en défaveur de nos candidats. Pour toutes ces raisons et dans toutes ces circonscriptions, nous allons donc exercer les voies de recours que le Code électoral nous donne, c’est-à-dire saisir la chambre administrative de la Cour suprême pour demander l’annulation de ces résultats et la reformation pour proclamer des candidats qui sont effectivement vainqueurs, c’est-à-dire les candidats du PDCI-RDA ».
En face le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), vainqueur des municipales et des régionales, juge le PDCI mauvais perdant et l’accuse d’inciter ses partisans à la violence.
« Il est surprenant que les communes où le RHDP est battu, où les communes où le PDCI gagne, on estime que le processus est totalement transparent. Et c’est seulement les communes où le PDCI est battu qu’on crie à la fraude. Il ne faut pas être mauvais perdant. Nous avons l’impression qu’il y a beaucoup de mauvaise foi. Très souvent, c’est le plus grand voleur qui crie le premier au voleur. Je le dis parce que nous avons suffisamment d’éléments, notamment dans certaines localités, sur les tentatives de fraude venant donc de certains candidats du PDCI. Vous avez ce qui s’est passé à Port-Bouët est totalement scandaleux où des bureaux de vote ont été fabriqués, des bureaux de vote fictifs fabriqués. Je peux vous donner des exemples un peu partout. Le plus important, c’est que nous n’avons pas voulu appeler à des manifestations de rue. Nous restons attachés à l’Etat de droit. Et nous avons pour ce cas-là introduit des recours dont c’est le lieu de condamner ces actes de violence et ces incitations à la violence qui émanent dans beaucoup de cas de certains cadres, donc du PDCI qui se positionne aujourd’hui comme un parti fauteur de troubles », estime Mamadou Touré, porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR) et membre du directoire du RHDP.
RFI