Le président des États-Unis passe ses coups de fil depuis des téléphones peu sécurisés, révèle le New York Times.
Comment un pays étranger apprend à convaincre Donald Trump? En écoutant ses conversations. La Chine et la Russie espionnent régulièrement les appels téléphoniques passés par le président des Etats-Unis depuis son iPhone personnel, confient des sources américaines au New York Times, qui a publié un article sur le sujet mardi.
Objectif: identifier avec qui parle Donald Trump pour mieux comprendre son raisonnement. Et, par ricochet, mieux savoir le convaincre. La Chine aimerait par exemple que cesse la guerre commerciale avec les Etats-Unis, et missionne donc des hommes d’affaires et autres proches du pouvoir pour influencer le président américain à travers ses proches.
Une technique qui n’est pas nouvelle, relève le journal américain, mais qui prend une toute autre envergure quand elle s’appuie sur l’espionnage d’appels. Pour analyser la pensée du président et savoir quoi lui faire passer comme argument, rien n’est laissé au hasard. « Ils font attention à tout, explique un ancien de la CIA au New York Times. Comment il a été dissuadé de faire ci ou ça, et quel argument a fait mouche. »
Un téléphone spécial pour Twitter
La révélation d’une telle information montre la lassitude des responsables de l’administration Trump face au trop peu de cas que fait le président de la sécurité de ses communications. Son utilisation d’un vieux téléphone Android, vulnérable aux attaques, faisait déjà polémique lors de la période de transition avec Barack Obama, racontait le Guardian. En mai dernier, le site Politico rapportait que Trump trouvait « trop embêtant » de changer régulièrement de téléphone comme le lui demandent ses conseillers.
Aujourd’hui, explique le New York Times, le président a deux iPhones officiels, spécialement modifiés par la NSA pour leur retirer des fonctions et les rendre plus sécurisés. L’un sert à Twitter, l’autre à passer des appels.
Son troisième iPhone, lui, n’a subi aucune de ces modifications, et Donald Trump est plus enclin à l’utiliser pour passer des appels car il peut y conserver ses contacts, note le journal américain. De quoi donner des sueurs froides aux responsables américains? Oui et non. Si la découverte de la surveillance chinoise et russe tient lieu d’avertissement, ils supposent que le président, qui se méfie depuis longtemps des écoutes, ne discute pas d’informations confidentielles au téléphone.
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