Le meilleur contraceptif qu’on pourrait donner aux africains pour maîtriser la croissance démographique en Afrique, est l’éducation, a estimé lundi à Abidjan, Son Altesse royale, Muhammad Sanusi II, Emir de Kano (Nigeria) et ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, soulignant la nécessité de baisser le taux de fécondité sur le continent.
L’Emir de Kano s’exprimait à la 21è édition des « éminents conférenciers » de la Banque africaine de développement (BAD), une tribune initiée par cette institution où «d’éminents intellectuels» éclairent l’opinion sur certaines questions.
« Le problème, c’est que si l’on ne fait rien pour maîtriser la démographie en Afrique, cette croissance n’engendrera pas forcément le développement. Le meilleur contraceptif qu’on pourrait donner aux africains, c’est l’éducation, en particulier, des filles », a soutenu Son Altesse Muhammad Sanusi II qui prononçait une conférence autour du thème « Perspectives du développement en Afrique ».
Dénonçant, dans la même veine, la polygamie, le conférencier a affirmé qu’il faudrait « établir des règles pour qu’un homme ne prenne pas plus d’une femme s’il n’a pas les moyens financiers ».
Selon lui, le développement de l’Afrique passera par la priorisation de l’éducation. C’est pourquoi, il a plaidé auprès de la BAD d’investir plutôt dans l’éducation que dans les infrastructures routières en Afrique.
« Quels sont les avantages d’une croissance économique de 7% si vous avez des millions d’enfants déscolarisés ? », s’est interrogé l’ancien gouverneur, indiquant que l’Afrique court un «risque existentiel important si nous continuons sur cette voie».
Dans le même registre, il a soutenu que l’une des raisons de l’extrémisme religieux, est la pauvreté regrettant la situation de son pays (Nigérian) où près de « 58% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition ».
Son Altesse royale, Muhammad Sanusi II a conclu son adresse en insistant que « sans la transition démographique, il n’y aura pas d’amélioration des conditions de vie des africains».
Auparavant, dans une vidéo diffusée avant la conférence, AkinwumiAdesina, le président de la BAD, a vanté les grandes qualités intellectuelles de l’Emir de Kano, estimant que « c’est un banquier intelligent et très audacieux qui a une perspective unique qu’il peut partager avec nous».
APA