La Coordination des centrales syndicales du secteur de la santé de Côte d’Ivoire (Coordisanté) regroupant les syndicats de personnel de la santé du pays, a suspendu samedi à Abidjan, son mot d’ordre de grève pour deux semaines, ( soit jusqu’au 24 novembre) en vue de donner une chance au dialogue avec le gouvernement, a constaté APA sur place.
«La Coordisanté suspend pour deux semaines son mot d’ordre de grève en vue de s’inscrire dans l’appel au dialogue du gouvernement. Nous nous retrouverons le samedi 24 novembre pour faire le point de cette trêve», a dit à APA, BokoKouaho, le porte-parole de cette organisation à l’issue d’une Assemblée générale bilan des cinq premiers jours de grève de la Coordisanté qui ont eu lieu du 05 au 09 novembre dernier.
Ce consensus entre les syndiqués de la Coordisanté a été acquis à l’issue de houleuses discussions qui ont duré plus de sept heures d’horloge au Centre hospitalier universitaire ( CHU) de Yopougon à l’ouest d’Abidjan où s’est tenue l’Assemblée générale.
Le point d’achoppement entre la majorité des syndiqués et le directoire de leur organisation était la « reconduction immédiate ou non» de la grève.
« Nous mettons à profit ces deux semaines de suspension pour exiger la libération de deux de nos camarades ( Kouakou Hyacinthe et Niamkey Séverin) détenus à la préfecture de la police d’Abidjan. Nous accédons à l’appel du gouvernement et à partir de lundi, nous sommes disposés à dialoguer avec les autorités sur nos points de revendications», a ajouté M. Kouaho assurant de que le service reprendra dès dimanche dans tous les hôpitaux publics du pays.
« Nous avons discuté lundi dernier avec le ministre de la fonction publique rien que sur la forme de nos griefs. Au terme des discussions, aucun point de nos revendications n’a été discuté et satisfait», a-t-il expliqué auparavant à ses camarades.
Plusieurs points sont inscrits sur la plateforme revendicative de cette faîtière des agents de la santé. Il s’agit entre autres, de la prime d’incitation au secteur de la santé, les indemnités de logement, l’indemnité de responsabilité et la revalorisation indiciaire (100 points et 150 points d’indice).
Relativement au bilan des cinq premiers jours de grève (du 05 au 09 novembre dernier), le porte-parole de la Coordisanté s’est satisfait du suivi de cet arrêt de travail dans les hôpitaux ivoiriens sur l’ensemble du territoire national.
« Nous sommes satisfaits de la mobilisation que vous avez donné sur le terrain », a dit M. Kouaho. Tour à tour au pupitre, les représentants syndicaux de la Coordisanté à l’intérieur du pays ont, assuré du suivi total des cinq jours de grève dans leurs localités respectives.
Dès l’entame de cette grève lundi dernier, le ministre ivoirien de la santé et de l’hygiène publique, Dr Eugène AkaAouélé avait plaidé auprès des syndicats du personnel de santé de sursoir à leur mot d’ordre de grève pour lui donner le temps de régler leurs problèmes.
Dans une déclaration faite mercredi dernier, le gouvernement ivoirien s’est étonné à son tour, de ce que les membres de la Coordisanté, bien qu’ayant bénéficié des acquis du protocole d’accord portant trêve sociale dans le pays, notamment le paiement du stock des arriérés, la bonification indiciaire, veuillent remettre en cause ladite trêve sociale.
«Le gouvernement invite la Coordisanté à mettre fin sans délai à la grève et à revenir à la table des négociations conformément au protocole d’accord portant trêve sociale» avait invité l’exécutif ivoirien dans cette déclaration évoquant une série de mesures qu’il pourrait prendre à l’encontre des grévistes.
Au nombre de ces mesures, il y a notamment la réduction proportionnelle ou la suspension intégrale de la solde des grévistes et la réquisition du personnel de santé pour assurer le fonctionnement régulier des services de santé au profit des populations.
APA