Le destin de Falikou Coulibaly, le président de l’Association des Ivoiriens en Tunisie, s’est brisé tragiquement dimanche dernier, au cours d’une soirée funeste à la Soukra, une localité située dans la banlieue nord de Tunis. Il a été en effet mortellement touché par les coups de couteau que lui ont portés des malfaiteurs.
Selon une source proche de l’enquête citée par MosaïqueFM, l’une des radios tunisiennes à forte audience, la victime se serait opposée à une tentative de braquage, lorsqu’elle a été poignardée à mort.
Alors que l’on apprend que six individus ont été interpellés par les unités d’intervention du district d’El Gorjani, Tawfik Mathlouthi, le fondateur de la célèbre marque Mecca Cola et fin connaisseur des problématiques politiques et économiques de la Tunisie, a choisi Oumma, où il nous a fait l’honneur d’animer plusieurs émissions dont « Tunisie Politique », pour faire part de sa profonde indignation et infinie tristesse à l’annonce de ce drame.
” Depuis que j’ai appris la terrible nouvelle de l’assassinat hier, à la Soukra, de M. Falikou Coulibali, Président de la communauté Ivoirienne de Tunisie, je suis submergé de honte, de dégoût et d’indignation.
Non, je n’accepte pas le Racisme dans mon pays,
Dans ma société,
Trop c’est trop !
Exigeons une peine exemplaire contre ces barbares répugnants !
Pour qui se prennent-ils, alors qu’ils sont la lie de la société ?
Un crime raciste dans le premier pays d’Afrique à abolir l’esclavage. Une vraie descente aux enfers.
Depuis 2011, je n’ai eu de cesse d’alerter plusieurs hauts responsables tunisiens sur ces dérives racistes intolérables et inacceptables.
Aucune réaction, hormis certaines remarques qui m’ont été faites, toutes minimisant la gravité des faits : « Tu exagères Tawfik ! », ou pire encore, « C’est pas une priorité du moment. Nous avons plus urgent à résoudre ».
Je suis écœuré, moi qui connais bien les pays d’Afrique noire et l’amour qu’ils nous portent.
Je ne sais plus comment leur dire :
Excusez-nous, notre pays est à la dérive.
Excusez notre peuple qui se déshumanise.
Le racisme anti-Noirs n’est que la partie apparente de notre rejet de l’autre.
Nous sommes profondément racistes, sectaires, intolérants, prétentieux et arrogants.
Gare aux conséquences irréversibles !
Mobilisons-nous sans plus tarder.
C’est plus important que le manque de moyens, que les problèmes économiques.
Car il y va de notre âme,
De notre humanisme, sans lequel nous basculons dans l’horreur et la barbarie.
Non, je ne trouve aucune excuse ! J’ai beau chercher, je n’en trouve pas.
Et je dis à ceux qui minorent les faits, faites attention !
Aujourd’hui, c’est le président de l’AIT qui en a subi les conséquences tragiques,
mais c’est aussi votre conscience et votre humanité qui en ont été affectées.
Le châtiment doit être rapide et exemplaire,
Sans pitié et sans louvoiement.
Ces criminels doivent être exécutés et au diable les foutus droits de l’homme et les militants anti-peine de mort !
Dissuader, Éduquer, ce n’est qu’au prix de tels efforts que nous pourrons peut-être ramener ces sauvages de nouveau dans l’humanité.
Allah yarham à ce frère Ivoirien. Que Dieu Accorde la patience nécessaire à sa famille.
Il serait Grand, Juste et Équitable que Carthage et la Kasbah s’expriment, condamnent, dénoncent, mais aussi rassurent les Noirs de Tunisie, les Noirs en Tunisie et leur demandent PARDON.
Au nom de mes principes, de ma croyance, de mes valeurs, je vous demande Pardon.
Je suis triste pour vous, triste pour mon pays.
Je suis profondément bouleversé et inconsolable.
Je suis en Deuil pour cette énième victime de la haine et de la barbarie.
Mais aussi si triste pour mon pays que je ne reconnais plus.”