Bonne nouvelle : l’agriculture biologique redonne des couleurs à nos abeilles

L’abeille, insecte pollinisateur par excellence, se présente comme un maillon essentiel de la biodiversité. Les abeilles ne sont pas seulement utiles aux humains en tant que productrices de miel, mais aussi en tant que pollinisatrices de fleurs sauvages et de cultures.

Son déclin suscite des interrogations, aujourd’hui et pour la première fois, une équipe de chercheurs met en avant le fait que l’agriculture biologique pourrait bien profiter aux colonies d’abeilles.

D’après Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française « quand arrive la fin du mois de juin, les apiculteurs ont récolté la moitié du miel d’une année, mais cette année, nous en sommes loin ».

Selon lui, c’est le changement climatique qui en est la cause.

En effet dans certaines conditions climatiques, les fleurs ne produisent plus de nectar, les périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes du début d’automne affectent la ponte des reines.

Les chercheurs ont trouvé jusqu’à 37% de couvain, 20% d’abeilles adultes et 53% de miel supplémentaire dans les colonies entourées de parcelles agricoles biologiques par rapport aux colonies situées dans des paysages agricoles conventionnels en examinant durant six ans près de 180 ruches dans le centre-ouest de la France.

Ainsi l’agriculture biologique semble produire différents effets positifs.

Elles se nourrissent exclusivement de nectar et de pollen et souffrent donc de la faible disponibilité en fleurs en mai et juin entre les périodes de floraison du colza et du tournesol, comme cela est typique dans les paysages agricoles très intensifs. Au cours de cette période, la collecte de pollen, la production de miel et la croissance des colonies diminuent.

Des abeilles mieux nourries

La production de couvain — destiné à devenir des ouvrières — peut, en effet, être favorisée par une plus grande diversité de ressources en pollen — grâce notamment aux « mauvaises herbes » — mise en parallèle avec une diminution de la mortalité due aux pesticides à une échelle locale. Quant aux réserves de miel, elles semblent augmenter grâce à une disponibilité accrue de fleurs mellifères à une échelle spatiale plus grande.

Les parcelles cultivées en agriculture biologique offriraient en effet aux abeilles domestiques plus de ressources.

L’augmentation de la production de couvain destiné à devenir des ouvrières peut être due à une plus grande diversité de ressources en pollen et à une diminution de la mortalité due aux pesticides à l’échelle locale.

Les réserves en miel peuvent augmenter en raison de la disponibilité accrue de fleurs mellifères à une plus grande échelle spatiale, qui correspond à celle ou les abeilles cherchent des ressources (entre 1 et 3 km en zones de grandes cultures).

Mange le miel en te souciant de sa source

Cette nouvelle étude suggère que l’agriculture biologique peut atténuer les effets négatifs de l’agriculture intensive et augmenter la survie de ces pollinisateurs essentiels que sont les abeilles.

Assurément la quantité et la qualité du miel récolté dépendra avant tout de l’attention que nous leur porterons …

.AJIB