L’ONU a appelé, ce lundi 5 août, à des sanctions contre les entreprises dirigées par les militaires birmans.
Dans un rapport publié ce lundi, les Nations unies décrivent la mainmise de l’armée sur l’économie en Birmanie, mais aussi ses liens avec des entreprises étrangères.
Selon l’ONU, 59 sociétés étrangères ont des liens commerciaux avec deux conglomérats birmans. Des groupes aux mains des militaires du pays, à la structure opaque, souligne le rapport, et dont fait partie le chef de l’armée birmane en personne.
Ces entreprises étrangères sont principalement asiatiques : de Corée, du Japon, de l’Inde, de la Chine. Mais on trouve aussi quelques sociétés européennes : la Française Oberthur, la Belge NewTec, et de manière indirecte le groupe LafargeHolcim.
De l’argent employé contre les Rohingyas
Pour les Nations unies, ces liens commerciaux participent aux capacités financières de l’armée et peuvent aussi contribuer aux violations des droits de l’homme.
Le rapport de l’ONU révèle également comment des entreprises birmanes ont financé les opérations militaires en 2017 contre la minorité musulmane des Rohingyas, victime de « nettoyage ethnique », un financement direct à hauteur de 10 millions de dollars.
Pour les Nations unies, il est donc essentiel qu’un embargo sur les armes soit mis en place. Ces dernières années, la Chine, Israël ou encore la Russie et l’Ukraine ont vendu du matériel militaire à la Birmanie.
« Ce rapport révèle de manière très précise l’implication d’entreprises européennes et asiatiques, autrement dit qu’il existe un lien qui est en violation des traités et des normes de l’ONU. Les entreprises et les responsables de ces entreprises pourront être poursuivi s’il s’avère qu’ils ont continué leur relations commerciales avec l’armée birmane tout en sachant que cette dernière était responsable de violations des droits de l’homme dans le passé et qu’elle pourrait en commettre d’autres à l’avenir. »
RFI