En Côte d’Ivoire, la gendarmerie, sur ordre du préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi, s’est lancée, jeudi, dans une vaste opération contre les « gnambros », ces gros bras qui rackettent les chauffeurs de taxis et de minibus. Près de 300 personnes ont été arrêtées.
Cette fois-ci, l’opération se limitait à Yopougon mais les autres communes ne seront pas épargnées.
Les « gnambros », littéralement « gros bras » en langue nouchi, sont dans le collimateur du préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi. Ils tiennent un périmètre dans les gares ou même dans des gares improvisées où ils chargent les passagers dans les taxis ou les gbaka, les minibus. En échange, ils prennent quelques dizaines de francs par passagers. A l’origine, ces gnambros travaillaient généralement pour le compte des syndicats de transports mais l’activité s’est criminalisée pour devenir un racket pur et simple.
Ce jeudi, à 6h00, plus de 200 gendarmes ont ainsi déferlé sur les gares de Yopougon pour contrôler tous les gnambros présumés. Démantèlement de gares anarchiques, saisies, arrestations… près de 300 personnes ont été interpellées.
« Il n’y a que l’Etat de Côte d’Ivoire qui peut récolter des impôts, assurer la sécurité ou imposer des règles de circulation dans une localité. Aucun individu ne peut se substituer à l’Etat », martèle le préfet. « Il est inadmissible que certains citoyens transforment des territoires en zones de non droit », ajoute-t-il.
Ce coup de filet est à mettre en parallèle avec le meurtre, le 25 août dernier, d’un gendarme à Yopougon. Le jeune homme, Tiekou Anderson, avait tenté de s’interposer lors d’une altercation entre un gnambro et un chauffeur. Dans la bagarre, il avait été poignardé, puis abattu à bout portant avec son arme de service.
L’affaire avait suscité une vague d’émoi à Abidjan et trois personnes avaient été arrêtées.
RFI