Le lundi 12 août dernier le célébrissime et emblématique artiste ivoirien DJ ARAFAT à l’état civil Houon Ange Didier rendait l’âme dans une clinique privée de la place suite à un accident de moto la veille à Angré septième tranche dans la Commune de Cocody. Du vendredi 30 au samedi 31 août il a eu droit à tous les honneurs dû à son rang .Une veillée artistique a eu lieu au stade Felix Houphouët Boigny d’Abidjan Plateau de 16 h jusqu’au petit matin et qui a enregistré la présence effective de nombreuses personnalités, de quelques membres du Gouvernement, avec à leur tête le Ministre d’État, Ministre de la Défense Ahmed Bakayoko très proche du défunt ainsi que de nombreux fans, des artistes de renom et l’ensemble des « chinois ». L’État de Côte d’Ivoire a pris sur lui l’engagement de financer entièrement ses obsèques. A cet effet plus de 150 millions de nos francs ont été décaissés. Plus de 6.000 agents des forces de l’ordre ont été mobilisés pour la circonstance. La levée de corps s’est faite sur place au stade ce samedi matin suivie de l’inhumation au cimetière municipal de Williamsville dans la Commune d’Adjamé. Contre toute attente après l’enterrement un groupe d’individus fait irruption dans ledit cimetière, casse le caveau et sort le corps de l’artiste sous prétexte que ce n’est pas lui et que son corps serait ailleurs. Ces jeunes gens venaient ainsi de profaner la tombe de celui qu’ils disent aimer, vénérer, aduler. Diantre ! Quelle bassesse, quel comportement, quelle humiliation, quel déshonneur pour l’artiste luimême, pour sa famille biologique et pour le pays tout entier qui a mis tout en œuvre pour accompagner dignement l’icône. Malgré toutes les dispositions prises par les forces de l’ordre, le Comité d’organisation, malgré l’appel du Préfet d’Abidjan, du Ministre de la Sécurité, du Ministre de la Culture et de la Francophonie et de celui de la Défense rien ni fit, les jeunes gens se sont illustrés de la plus mauvaise manière, un enterrement qui finit dans la confusion. Bien avant cet acte le dimanche 25 août dernier le gendarme MDL Anderson Tiékou a été arraché à l’affection des siens alors qu’il essayait de mettre fin à une bagarre entre deux groupes de syndicats de transporteurs appelés « Gnambro » dans la Commune de Yopougon. Il y a eu aussi dans un passé récent les cas de comportements inciviques et d’attaques récurrents contre les symboles de l’Etat notamment à Guiglo, Soubré, Blolequin, M’Bahiakro et Bangolo. Heureusement que le Gouvernement est au travail et réagit chaque fois qu’il y a des cas de dérives. Le Préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié et le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan Christophe Richard Adou sont chaque fois à la tâche. Pour le cas de l’artiste et celui du gendarme il y a eu des interpellations et les enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités des uns et des autres. C’est aussi le cas des internautes qui se permettent tout sur les réseaux sociaux . Des informations non vérifiées sont balancées à tout bout de champ et salissent l’image des honnêtes citoyens. Trop c’est trop. A ce niveau aussi des dispositions ont été prises pour contrôler tout cela a dit le Procureur et des sanctions sont prévues à ce sujet. Notre pays, la Côte d’Ivoire, est confronté depuis plus de deux décennies à des problèmes d’incivisme et d’insuffisance d’adhésion à la cause d’intérêt général. Les actes posés au quotidien, traduisent en effet, un état de décrépitude morale et civique de la société ivoirienne. Cette situation a été aggravée par les crises socio-politique de 2002 et celle post-électorale en 2011, avec pour levier amplificateur la dislocation de la cellule familiale, la démission des parents et la faiblesse des institutions politiques, sociales et réglementaires. Nous demandons au Président de la République, au Premier Ministre et à l’ensemble du Gouvernement de continuer à accentuer sa fermeté vis-à-vis de ces frasques qui, si on n’y prend garde, risque de fragiliser notre société. Nous pensons humblement qu’il faille faire le diagnostic de la situation des jeunes en Côte d’Ivoire, donner l’occasion aux leaders des mouvements et associations de jeunesse de réfléchir sur la contribution des jeunes à la promotion du civisme et de la citoyenneté et obtenir l’engagement des jeunes pour la préservation d’une paix durable en Côte d’Ivoire.
Koné Sékou Ismaël, Journaliste. Konesekouismael@ yahoo.