Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé mardi 15 octobre que le vice-président Mike Pence et le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rendraient mercredi en Turquie afin de négocier un cessez-le-feu en Syrie. La Turquie se dit déterminée à poursuivre son opération militaire contre les forces kurdes syriennes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit avoir déclaré à son homologue américain Donald Trump que la Turquie ne proclamerait jamais un cessez-le-feu dans le nord de la Syrie, où les forces turques interviennent depuis le 9 octobre, rapporte mardi la chaîne turque NTV.
« Nous allons continuer à combattre tous les groupes terroristes, y compris Daech (acronyme arabe du groupe État islamique, ndlr), que le monde accepte ou pas de nous soutenir », a déclaré de son côté à l’AFP le directeur de communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. Il a également dénoncé le « sale marché » conclu entre les forces kurdes et le régime Assad.
De plus, Fahrettin Altun a affirmé qu’Ankara et Washington « sont d’accord sur la nécessité de combattre et empêcher la résurgence de Daech », mais accuse la précédente administration américaine de Barack Obama d’avoir « sous-traité » ce combat à « une organisation terroriste », en l’occurrence les YPG.
Ces déclarations surviennent au lendemain d’un ferme avertissement du président américain Donald Trump qui a appelé la Turquie à mettre fin à son opération militaire lancée le 9 octobre. Le président américain a également annoncé une série de sanctions.
Washington veut un cessez-le-feu
Le vice-président américain Mike Pence se rendra en Turquie ce mercredi 16 octobre. Il rencontrera le président turc Recep Tayyip Erdogan ce jeudi dans l’espoir de négocier un cessez-le-feu entre les forces turques et kurdes dans le nord-est de la Syrie.
Mike Pence sera accompagné de Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, du conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien et de l’émissaire américain pour la Syrie, James Jeffrey. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo fera également partie du voyage.
Mike Pence annonce qu’il va demander à la Turquie de « mettre fin à l’invasion à adopter un cessez-le-feu immédiat et à entamer des négociations pour rétablir la paix et la stabilité dans la région ».
Erdogan discute avec Washington et Moscou sur le sort de Kobané et Manbij
De retour d’un voyage à Bakou, en Azerbaïdjan, le président Erdogan a déclaré à des journalistes qui l’accompagnaient dans l’avion que les sanctions américaines ne le préoccupaient pas et que les discussions se poursuivaient entre Ankara, Washington et Moscou sur le sort des villes syriennes de Kobané et Manbij.
L’entrée des forces syriennes à Manbij n’est « pas négative », a-t-il dit, tant que les forces kurdes présentes dans le secteur en seront chassées.
En réponse à une offre de médiation de Donald Trump entre la Turquie et les forces kurdes, Erdogan a répondu que la Turquie « ne négociera pas avec un organisation terroriste ». Ankara considère les Kurdes du nord de la Syrie comme des alliés du Parti des travailleurs du Kurdistan, en lutte armée contre le gouvernement turc dans le sud-est de la Turquie.
RFI avec agences