La lutte anti-corruption du gouvernement du président ghanéen Nana Dankwa William Akufo Addo serait en train de prouver ses effets, puisque celui-ci a décidé ce mercredi 6 juin de limoger quatre patrons d’institutions publiques sur qui pèsent des soupçons de corruption.
Il s’agit de Felix Anyah, directeur général du Korlebu Teaching Hospital (KTH, Centre hospitalier universitaire de Korlebu) ; de Paul Asare Ansah, directeur général de Ghana Ports & Harbours Authority (GPHA, Autorité portuaire du Ghana) ; de Gifty Klenam, directrice générale de Ghana Export Promotion Authority (GEPA, Autorité ghanéenne de promotion des exportations) ; et de Alfred Obeng, directeur général de Bulk Oil Storage and Transportation (BOST, Compagnie de Stockage et du transport de pétrole en vrac).
Les quatre hauts fonctionnaires limogés ne sont ni les premiers ni les derniers à avoir subi les effets de la lutte anti-corruption du gouvernement. Une semaine auparavant, le journaliste d’investigation Aremeyaw Anas, qui a réalisé un documentaire sur la corruption, a été accusé de corruption et d’évasion fiscale.
«Nous devons suspendre Anas pour les mauvaises choses qu’il a faites aux Ghanéens au cours de ses enquêtes qu’il a utilisées pour amasser des richesses au Ghana», a lancé à son sujet le député Kennedy Agyapong du New Patriotic Party sur une station radio locale. Les proches du journaliste, eux, dénoncent une tentative de salir l’image du journaliste.
Hier jeudi 7 juin dans la soirée, le gouvernement ghanéen annonçait qu’il allait dissoudre la Fédération ghanéenne de football, après que des dossiers explosifs sur la corruption des dirigeants et des arbitres ont été rendus publics par des journalistes infiltrés dans l’entourage du président de la fédération.
«Le gouvernement veillera à ce que les réformes nécessaires soient mises en œuvre de manière urgente pour assainir la gouvernance du football dans le pays», a déclaré le ministre de l’Information, Mustapha Abdul-Hamid qui a évoqué des mesures immédiates et indiqué que le gouvernement était «choqué et indigné».
Dès son arrivée au pouvoir, le président Addo, qui avait indiqué que la corruption expliquait principalement la situation de crise dans le pays, avait annoncé plusieurs mesures, notamment s’assurer que les contrats publics font l’objet d’appel d’offres. Le président avait alors nommé un juge spécial pour enquêter sur les contrats douteux conclus sous le précédent gouvernement.
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