– Dans une interview, l’ambassadeur américain David Friedman avait déclaré : « Nous sommes en mesure de changer la situation au Moyen-Orient, pour les 100 prochaines années », en cas de victoire de Trump pour un second mandat.
Au terme du mandat du président américain sortant, Donald Trump, qui quittera la Maison Blanche en janvier prochain, les Palestiniens pourront commencer à « panser leurs blessures », infligées par les décisions du président américain au cours des quatre dernières années.
Malgré le fait que la politique américaine soutienne traditionnellement Israël, de manière inconditionnelle et flagrante, et ce, depuis la fondation de l’Etat hébreu en 1948, les Palestiniens considèrent Trump comme le pire président de tous les temps.
Les Palestiniens ne croient pas que Joe Biden leur rendra justice et réalisera leurs aspirations nationales, mais – tout au moins – il ne prendra pas les positions « impensables » adoptées par son prédécesseur, qui auraient mis le feu aux poudres dans une situation politique très fragile et des conditions très précaires sur le terrain, selon les déclarations de plusieurs dirigeants palestiniens.
L’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, connu pour son extrémisme et son soutien inconditionnel à Israël, a confirmé au début du mois de novembre que Trump va œuvrer – s’il remporte un second mandat – à développer des politiques qui changeront la face du Moyen-Orient.
Dans une interview accordée au journal israélien « Jerusalem Post », Friedman a déclaré : « Nous sommes en mesure de changer la situation au Moyen-Orient, pour les 100 prochaines années ».
L’Agence Anadolu a dressé la liste des décisions les plus importantes prises par la précédente Administration Trump en faveur d’Israël et aux dépens de la Cause palestinienne :
– Décision 1 : la reconnaissance de Jérusalem comme capitale éternelle et indivisible d’Israël : Le 6 décembre 2017, Trump a annoncé que son Administration reconnaissait la ville sainte occupée comme la capitale d’Israël et avait déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem.
– Décision 2 : le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem : Le 14 mai 2018, l’Administration américaine a transféré son ambassade de Tel Aviv à la ville occupée de Jérusalem. Trump avait déclaré à l’époque que le transfert de l’ambassade américaine « supprimait le dossier de Jérusalem des futures négociations (israélo-palestinienne) ».
– Décision 3 : La suspension de toutes les aides à l’Autorité palestinienne : Le 2 août 2018, l’Administration américaine a décidé de suspendre toutes les aides aux Palestiniens, y compris « les aides directes et indirectes au Trésor ».
– Décision 4 : la suspension de l’aide américaine à l’UNRWA : Le 3 août 2018, Washington a suspendu l’ensemble des aides, d’une valeur de 365 millions de dollars, à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et ce, après avoir gelé environ 300 millions de dollars d’aides au mois de janvier de la même année. Ces mesures ont provoqué une crise financière majeure au programme onusien.
– Décision 5 : l’arrêt du soutien financier aux hôpitaux de Jérusalem. Le 7 septembre 2018, le Département d’État américain a annoncé qu’il suspendait l’aide de 25 millions de dollars, qui devaient être versés pour soutenir financièrement les 6 hôpitaux palestiniens de Jérusalem qui fournissaient une assistance médicale aux Palestiniens résidant en Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et dans la Bande de Gaza.
– Décision 6 : La fermeture de la représentation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington. Le 11 octobre 2018, l’Administration américaine a annoncé la fermeture des bureaux de l’OLP à Washington, après une notification officielle soumise aux dirigeants palestiniens le 10 septembre de la même année. Quelques jours après cette notification, l’Administration américaine a expulsé, le 16 septembre, l’ambassadeur palestinien Hossam Zomlot ainsi que sa famille des Etats-Unis. Auparavant, à la date du 10 septembre 2018, les comptes bancaires de l’Organisation de libération de la Palestine ont été clôturés.
– Décision 7 : La fusion du consulat général et de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Le 18 octobre 2018, l’Administration Trump a décidé de fusionner son consulat général à Jérusalem occupée, qui est considérée comme un canal de communication avec les Palestiniens, avec son ambassade dans la ville sainte (qui représentait le canal officiel de communication avec les Israéliens).
– Décision 8 : La reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan syrien. Dans le cadre de son soutien à Israël, l’Administration Trump a reconnu, le 25 mars 2019, la souveraineté de l’Etat hébreu sur le plateau du Golan syrien occupé (depuis 1967).
– Décision 9 : La légalisation de la colonisation. Dans une décision allant à l’encontre des résolutions du droit international, Mike Pompeo, le Secrétaire d’Etat américain a annoncé, le 19 novembre 2019, que son pays ne considérait plus les colonies israéliennes dans les territoires occupés comme « contraires au droit international ».
– Décision 10 : L’annonce de « l’Accord du siècle ».
En janvier 2020, Donald Trump a annoncé le prétendu plan connu sous l’appellation « l’Accord du siècle ». Ce « deal » a été catégoriquement rejeté par les Palestiniens qui y voyaient une liquidation sommaire de leur Cause. Le plan américain comprend une violation majeure des droits nationaux palestiniens et appelle à l’instauration d’une autonomie palestinienne, sous le nom d ‘ « État », dans les zones résidentielles fragmentées qui ne sont pas géographiquement reliées, car elles sont entrecoupées par des colonies israéliennes.
– Décision 11 : L’appui à l ‘« annexion » unilatérale de la Cisjordanie : L’Administration Trump a soutenu l’annexion par Israël de grandes parties de la Cisjordanie occupée. Tel Aviv devait entamer l’annexion au 1er juillet 2020, mais les opérations, ont été reportées pour des raisons non révélées. Le 29 octobre, Avi Berkowitz, l’envoyé du président américain au Moyen-Orient, avait déclaré que « le plan d’annexion israélien des terres palestiniennes en Cisjordanie a été reporté jusqu’à l’achèvement des processus de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes ». Le plan israélien comprend l’annexion de la Vallée du Jourdain et de toutes les colonies, ce qui équivaut à environ 30 % de la Cisjordanie occupée.
– Décision 12 : Les citoyens américains nés à Jérusalem pourront désormais inscrire « Israël » comme lieu de naissance : Le 30 octobre, le Département d’État américain a annoncé qu’il autoriserait les citoyens américains nés à Jérusalem à choisir d’inclure « Israël » ou « Jérusalem » comme lieu de naissance.
En application de cette décision, l’ambassade des États-Unis en Israël a délivré, le 31 du même mois, le premier passeport américain, qui a remplacé « Jérusalem » par « Israël » comme lieu de naissance.
– Décision 13 : L’intention « tacite » de déloger l’actuelle Direction palestinienne : Le 19 septembre, le journal « Israel Today », proche de Benyamin Netanyahu, a rapporté les propos de l’ambassadeur américain Friedman qui a déclaré que Washington envisageait de remplacer le président palestinien par le dirigeant démis de ses fonctions au Fatah, Muhammad Dahlan. Cependant, le journal a publié un démenti, près de neuf heures plus tard, quant aux intentions de Washington de changer la Direction palestinienne.
– Décision 14 : La supervision de la normalisation entre les pays arabes et Israël : À partir de la mi-septembre, l’Administration Trump a dirigé les processus de normalisation officiels entre les pays arabes et Israël. De leur côté, les Palestiniens considèrent l’initiative américaine comme une tentative pour saper les fondements arabo-musulmans de leur Cause, d’autant plus que la normalisation des relations se déroule avant la fin de l’occupation israélienne.
Jusqu’à la fin du mois d’octobre, 3 pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, sous les auspices américains, à savoir, les Émirats arabes unis, le Bahreïn (le 15 septembre) et le Soudan (le 23 octobre).
Cela porte à cinq le nombre total de pays arabes qui ont accepté de normaliser leurs relations officielles avec Israël, après l’Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994. Dans le cadre de la normalisation des relations officielles avec Israël, des accords économiques, commerciaux, touristiques et sécuritaires seront conclus avec l’Etat hébreu.
Source : https://www.aa.com.tr/fr/analyse/les-14-d%C3%A9cisions-de-donald-trump-privil%C3%A9giant-isra%C3%ABl-aux-d%C3%A9pens-des-arabes-encadr%C3%A9/2040568