LEGISLATIVES 2021: Lida Kouassi attise la fibre xénophobe

La campagne en vue des législatives du 6 mars a pris fin hier. Dans un de ses discours, Moïse Lida Kouassi s’est lancé dans le communautarisme et le régionalisme en appelant des populations à ne pas voter pour le candidat Abdoulaye Kouyaté.

(…), Il faut rendre le « tabouret. Les dida (ethnie de Lakota) vont don­ner le tabouret à leur propre fils. Toi, va chez tes parents, ils vont te donner un tabouret, tu vas parler en leur nom là-bas ». Ces propos sont de Moïse Lida Kouassi, candidat aux élections législatives dans la circons­cription électorale de Lakota. Il les a tenus, lors d’un meeting de campagne. L’ancien Ministre de Laurent Gbagbo faisait inéluctable­ment allusion à son adver­saire politique Abdoulaye Kouyaté qui n’est pas origi­naire de la localité. Cette sortie de Lida Kouassi est hasardeuse et maladroite. En lieu et place de projets solides et réalistes, Lida a venté le communautarisme, a surfé sur la fibre ethnique. Il a suscité la haine, l’an­goisse et le rejet de l’autre. Cette pratique a déjà fait des victimes. Mais l’ancien col­laborateur de Laurent Gbagbo n’en a rien à faire. Il a encore remué le couteau dans la plaie lors de la campagne.

Le danger qu’ignore l’ex-ministre

Le rejet de l’autre (racisme) tel un virus, mute et chaque mutation le rend plus dange­reux. En prononçant ses vilaines paroles, le candidat met ces joutes à Lakota sur fond d’hostilité. Par ces pro­pos, il pousse peut-être sans le vouloir, ceux qu’ils rejet­tent à cultiver en retour la haine contre d’autres per­sonnes. La Côte d’Ivoire est cosmopolitique. À l’Assemblée nationale, on est député de la nation et non député d’une circonscription.

 

L’homme coutumier des faits

Libéré le 6 août 2018 en même temps que Simone Gbagbo, l’ancien Ministre du Front populaire ivoirien(Fpi), Lida Kouassi, a tenu le 14 août 2018, c’est-à- dire 8 jours après, pratique­ment ces mêmes propos que les observateurs de la scène politique ont jugé sectaires: « Je ne comprends pas pour­quoi des personnes sont parachutées dans certaines localités pour être des élus de la nation alors que le pré­sident Félix Houphouët- Boigny nous a appris la géo­politique. Je ne peux pas comprendre, c’est personnel, le Pdci-Rda nous a dirigés pendant 42 ans. À Lakota, chaque fois que le Pdci-Rda voulait un candidat, pour le représenter et représenter le peuple dida à l’Assemblée nationale, il trouvait un dida pour être le candidat du Pdci. Si on est Houphouëtiste on doit s’ins­pirer de cela. Aujourd’hui, celui qui parle au nom des Dida de Lakota à l’Assemblée nationale s’ap­pelle Kouyaté Abdoulaye. Je trouve inadmissible que celui qui parle au nom des Abbey à l’Assemblée natio­nale s’appelle Adama Bictogo, que celui qui parle au nom des Agni d’Aboisso s’appelle Sylla », avait dit l’homme. Ces propos nous ont été rapportés par le confrère Jeune Afrique dans sa parution du 18 août 2018.

Le Fpi ne doit s’en prendre qu’à lui-même

Depuis la défaite à la prési­dentielle de 2010 suivie de la chute de son mentor, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, le Fpi avait décidé de ne plus prendre part aux élections. Il s’était lancé dans un boycott tous azi­muts. La vie d’une nation aussi grande comme la Côte d’Ivoire, ne saurait s’arrêter pour attendre le bon gré des pseudos mécontents. C’est ainsi que les élections ont continué à s’organiser et ceux qui le voulaient en ont pris part. Lida devait plutôt s’en vouloir d’avoir aban­donné son peuple 10 années, que de venir paraître comme un défenseur. Quand on aime un peuple, on ne l’abandonne pas.

Yapi coulibaly

Le jour le 4555 du vendredi 5 mars 2021