Là où les camions-bennes renoncent, ils passent sans encombres. Dans les ruelles tortueuses de la Casbah d’Alger, l’âne reste incontournable pour le ramassage des ordures.
Dans le vieil Alger, la commune de Oued Koriche, dont relève administrativement la médina de la Casbah, possède des éboueurs d’un genre très particulier. Ils sont poilus, possèdent quatre pattes et de grandes oreilles et travaillent tous les jours que Dieu fait, sans jamais rechigner, à nettoyer la vieille cité de ses ordures.
Eux, ce sont les ânes éboueurs de la Casbah. Une cavalerie d’une soixantaine de baudets qui font ce travail depuis, dit-on, le temps de la Régence, lorsque les raïs corsaires régnaient en maîtres sur la Méditerranée. Ils font partie intégrante du paysage urbain de la cité millénaire et les curieux viennent parfois de loin pour admirer ces sympathiques bêtes aussi placides que stoïques.
La vieille médina d’Alger à l’architecture arabo-berbère typique est un dédale inextricable de ruelles étroites et raides où, sans guide, s’égarer est pour un étranger chose naturelle. Aucune voiture ne peut y pénétrer.
Ses vieilles venelles n’autorisent qu’un moyen de locomotion pour le transport des marchandises ou l’évacuation des ordures ménagères : un âne bâté. La Casbah est une ruche bourdonnante dont les quelque 1 700 maisons constituent autant d’alvéoles. Dans un décor de portes et de fenêtres en arcades, s’activent un plus de 70 000 âmes.