On le sait, les ivoiriens, sont un peuple croyant. Ils sont soit musulmans, soit chrétiens, soit bossonistes, ou fétichistes….Rares sont ceux qui ne croient pas en une force surnaturelle. Donc ce n’est pas par hasard que les plus hautes autorités de l’Eglise catholique, et de la communauté musulmane sont montées au créneau pour prier pour la victoire des éléphants en cette can23.
Maintenant c’est fait. C’est non seulement bien fait, mais nous avons également vu sur le terrain une domination nette des adversaires les plus coriaces, notamment le Sénégal, le Mali et le Nigeria. Et à chaque fois, après la victoire, les éléphants se mettaient à genoux au centre pour implorer et remercier le Seigneur Tout Puissant.
Ces images de prières seront gravées dans notre mémoire collective. Et pour les jeunes générations à venir, c’est un message fort d’espoir et d’espérance.
Derrière ces images, on peut y voir l’expression de qualités humaines sans lesquelles la vie individuelle et collective pourrait être compliquée. Parce que sans repères durables comme l’humilité, la modestie, l’endurance, l’esprit d’équipe, la tolérance, le don de soi, et la recherche de l’excellence individuelle dans l’excellence collective, le succès durable ne peut être assuré. C’est pourquoi, au-delà de la 34e coupe de la CAN que nous venons de remporter, nous devons continuer à observer les qualités humaines qui nous ont permis de le faire avec brio devant le monde entier. Ce retour victorieux vers Dieu et la spiritualité nous a rapproché entre nous ivoiriens.
Nous nous sommes salués, embrassés. Nous avons vécu ensemble l’enfer sur le chemin du Paradis footballistique. Il n’est pas question de nous arrêter maintenant en si bon chemin. Nous devons continuer à nous aimer, à nous battre ensemble pour notre beau et merveilleux pays. Dieu est notre dominateur commun. C’est lui qui nous a créés. En nous accrochant à lui, nous serons toujours ensemble quelles que soient nos diversités et nos divergences momentanées. En cela la Can2023 aura été le plus grand catalyseur de la réconciliation totale souhaitée par tous les Ivoiriens et le chef de l’Etat.
Une fois de plus et on ne le dira jamais assez, le président Alassane Ouattara a bien fait d’accepter d’organiser la CAN dans notre pays. Ce n’est pas seulement une affaire de football et d’infrastructures.
C’était aussi et surtout un jeu de construction mentale de l’ivoirien nouveau. Ainsi, après avoir remporté la coupe de la plus belle CAN, et le 34e trophée de la CAN, les Ivoiriens viennent aussi de remporter la coupe du nouvel ivoirien qui restera la plus précieuse. Cette coupe-là doit être entretenue, cultivée arrosée par chaque ivoirien et chaque ivoirienne. Elle nous enseigne quatre choses fondamentales :
La Patience, la Tolérance, le Respect et l’Esperance en toutes circonstances et en tout lieu.
Une nation ne peut se construire durablement sans ces quatre qualités. Une excellente équipe de football ne peut se construire aussi sans ces quatre qualités. En un mot comme en cent, la CAN, ce n’est pas seulement le football, c’est aussi et surtout la vie, notre vie individuelle et, notre vie collective.
Par Abou Khal Fatim