Ce que nous savons d’Al Bayane, la radio des musulmans en Côte d’Ivoire.

Imam Mamadou Dosso,

Directeur de Cabinet du Président du CNI, Porte-parole du CNI, Directeur National des Ecoles Confessionnelles Islamiques IQRA, Président de l’Assemblée Annuelle de la Plateforme de l’Enseignement Confessionnel Islamique en Côte d’Ivoire, Président de la Coordination CNI d’Adjamé, membre du Bureau de la section COSIM d’Adjamé, Représentant du CNI au Forum National des Confessions Religieuses de Côte d’Ivoire, Imam en charge de Recherches et Documentation au Centre d’Education et de Recherches Islamiques (CEDRIS).

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L’édition 1439 H, 2018 de « la tempête verte » de Radio Al Bayane nous inspire ce témoignage. La cérémonie a servi à lancer « la télé Al Bayane pour laquelle nous sommes engagé ».

Pour éviter que le fil de l’histoire de la première radio de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire ne se casse, il faut ranger avec ordre et savamment étiqueter tout ce qui, dans son passé, est digne de survivre à son passé.

Dans sa première adresse au président de la République son excellence Félix Houphouët Boigny, en 1993, au nom du Conseil Supérieur des Imams (COSIM) et du Conseil National Islamique (CNI) dont les membres venaient de lui confier la présidence, l’Imam Idriss Koudouss Koné a présenté des doléances de la communauté musulmane : L’organisation du Hadj, une mosquée dans la commune du Plateau, l’ancrage institutionnel des écoles musulmanes, une radio de proximité pour la communauté musulmane. (Archives du CNI).

La plupart des musulmans militants de plus de cinquante (50) ans vivant en Côte d’Ivoire depuis 1993 peuvent restituer l’histoire de ces projets sus mentionnés. Incha Allah, chacun d’eux fera l’objet de parutions futures.

Pour le moment, modeste partenaire hier aux côtés des grands acteurs de la réalisation de la Radio Al Bayane, nous avons choisi de nous « borner au simple récit des faits » (Pigault-Lebrun 1799).
Après l’audience du chef de l’Etat en mars 1993, le dossier de la radio des musulmans en Côte d’Ivoire sera imputé au ministre de l’information d’alors ; Monsieur Auguste Miremont. La continuité de l’administration aura voulu que celui-ci le transmette plus tard, à Madame Bony Claverie, nouveau ministre nommé par le nouveau Président de la République, son excellence Henri Konan Bédié. Le cabinet du ministère de l’information se trouvait au 22ème étage de la Tour C de la cité administrative. Le bureau du contrôleur budgétaire, l’Imam Koné Idriss Koudouss au 14ème étage de la même tour.

A l’issue de plusieurs réunions avec le Ministère de l’information, les structures islamiques (le COSIM, le CNI, le Conseil Supérieur Islamique [CSI], le Front de la Oumma Islamique [FOI]) se sont accordés que la future radio serait un patrimoine de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire.

A cet effet, monsieur le Directeur de Cabinet de Madame le Ministre remettra la fréquence 95.7 dans une enveloppe fermée qu’il va glisser sous la porte du bureau de l’Imam Koné Idriss Koudouss absent.

La fréquence obtenue, il restait à acquérir l’équipement et le local.

En attendant, au cours d’une visite à l’Imam Koné Idriss Koudouss, El Hadj Samba Coulibaly, l’actuel maire de la Commune de Daloa a souhaité réaliser une œuvre de bienfaisance à la mémoire de son fils décédé et à qui il ne cessait de penser. Quand son hôte l’a informé de l’obtention d’une fréquence radio par la communauté musulmane, le mécène, le philanthrope et généreux El Hadj Samba Coulibaly a saisi l’opportunité. Il a offert à sa communauté, l’équipement acheté à environ soixante millions (60 000 000) FCFA, qu’il a, par la suite, livré au domicile del’Imam Koné Idriss Koudouss. L’équipement y est resté plus d’un an, en attendant un local. De nombreux Imamsbénéficiant de la sollicitude d’El Hadj Samba Coulibaly peuvent témoigner de sa légendaire générosité. Qu’Allahlui en donne la rétribution.

La recherche d’un terrain pour la maison de la radio a conduit le président du CNI à la communauté de la Riviera Golfe. L’Imam Ahmed Tidjane Bah (qu’Allah lui fasse miséricorde) et le Conseil d’Administration de la mosquée ont favorablement répondu à sa sollicitation, malgré des réticences vite maitrisées. Ils ont gratuitement cédé une partie du terrain de la mosquée pour la première radio de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire. À la demande de l’Imam Koné Idriss Koudouss, le même El Hadj Samba Coulibaly a accepté de construire la maison de la radio.

Outre le monumental érudit Imam Ahmed Tidjane Bah, des membres du Conseil d’administration de la grande mosquée de la Riviera Golfe ont été rappelés à Allah. A ceux-ci et ceux encore en vie, qu’Allah donne les mérites de cette contribution.

Une fois la construction du local achevée, l’Imam Koné Idriss Koudouss y a fraternellement invité le COSIM, le CNI, le FOI, le CSI et la Confédération Islamique de Développement (CID).

Au cours de cette rencontre, contre d’autres avis, l’Imam Koné Idriss Koudouss a proposé à ses pairs que l’Imam Cissé Djiguiba soit le Directeur Général de la première radio de la communauté musulmane. Cette proposition ayant été entérinée par les représentants des structures islamiques, il a écrit à l’administration de l’audio visuelle à l’effet de l’en informer. Au cours de la même réunion, les représentants des structures islamiques ont, à l’unanimité, désigné l’Imam Koné Idriss Koudouss lui-même, président du Conseil d’Administration de la Radio.

Suivra alors l’étape de la mise en service de la radio marquée par des actions significatives :

  • Sous la supervision des frères El Hadj Dalah Diabagaté de la Radio Diffusion Ivoirienne, El Hadj Ousmane Doukouré du BEN du CNI, pour ne citer que ceux-là, les premiers agents ont passé leur test de recrutement au siège du CNI, sis dans l’arrière-cour de la grande mosquée d’Aghien, boulevard Latrille.
  • Les responsables du département de la communication du BEN du CNI et le nouveau Directeur Général alors membre du BEN du CNI ont donné le nom Al Bayane à la Radio. L’Imam Sekou Sylla alors trésorier général du CNI, a été désigné pour s’occuper des finances de la Radio.
  • Enfin, Al Bayane a commencé à émettre au début de Ramadan 1422H, novembre 2001.

Malgré les émotions, la communauté musulmane reste reconnaissante à toutes ces personnes physiques, et morales(institutions, associations, communautés) musulmanes et non musulmanes, décédées et en vie. Serviteurs d’Allah ! Soyons « enclins à la gratitude » (Coran, sourate XXX IV, Saba, verset 13). Car, si nous sommes reconnaissants,Allah nous augmentera Ses bienfaits. Si par contre nous sommes ingrats, le châtiment d’Allah sera terrible. (CoranSourate XIV, Ibrahimverset 7.)  Qu’Il nous en préserve.

« L’histoire n’est pas un avocat, c’est un juge. » (Victor Cherbuliez 1913) Celle de la Radio Al Bayane a commencé en 1993. Au moment où débute l’histoire de la télé Al Bayane, prions Allah afin que l’avenir ne passe pas sous silence l’engagement des initiateurs de la télé Al Bayane, comme le présent tente de le faire à la majorité des pionniers de la première Radio de la communauté musulmane. Amina !

« L’histoire retrace le passé ; l’industrie s’occupe du présent,  et le génie regarde l’avenir. » (Pierre-Jules Stahl 1841)

ASSALAM ‘ALAÏKOUM WARAMATOULAHI WABARAKATOUHOU

En fait, toutes les choses que cette Space Force ferait font déjà partie des missions de l’Air Force et de la Navy. Créer un nouveau service, coûteux, pourrait sembler insensé.

« Oui, l’espace fait partie intégrante de la sécurité nationale », a dit Singer, « mais il est difficile de voir cela autrement que comme un gâchis d’énergie, de temps et d’argent. »

 

SOURCE : L’Expression n°22557 du lundi 25 juin 2018