Ce mercredi 25 juillet, les jihadistes du groupe Etat islamique ont mené plusieurs attaques suicides et pris d’assaut certains villages de la province de Soueida, dans le sud de la Syrie, faisant plus de 220 morts. Les forces de Bachar el-Assad, qui contrôlent totalement cette province, ont rapidement lancé une contre-attaque pour les repousser.
Il était encore tôt ce mercredi matin lorsqu’un groupe de jihadistes s’est introduit dans la ville de Soueida. Des explosions ont alors retenti sur les principaux boulevards. Les combattants de l’EI ont ensuite ouvert le feu de manière complètement aléatoire dans les rues de cette ville où vit la communauté druze.
Les jihadistes se sont également emparés de plusieurs villages autour de Soueida. « Le bilan des attaques est monté à au moins 221 morts, dont 127 civils tués pour la plupart dans le nord (de la province de Soueida) où on a retrouvé des corps de civils exécutés chez eux », a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, qui a dit redouter un bilan encore plus lourd.
L’alerte a été rapidement donnée. Les milices populaires et les habitants, pratiquement tous armés dans cette région, ont reçu des renforts des troupes gouvernementales, qui ont lancé une contre-offensive pour tenter de reprendre le terrain perdu. Les avions de combat syriens ont décollé et les troupes de Bachar el-Assad se sont déployé pour mener la contre-attaque. Selon un militant de l’opposition syrienne contacté dans la région, l’aviation syrienne a mené toute la journée des bombardements afin de repousser les terroristes du groupe terroriste.
Les assaillants qui ont attaqué Soueida font essentiellement partie des jihadistes évacués le 24 avril du camp de Yarmouk à Damas, avec les membres de leurs familles. Il s’agit du plus lourd bilan enregistré dans cette province depuis le début de la guerre, en 2011, précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
L’attaque de Soueida intervient alors que l’armée syrienne progresse dans la dernière poche jihadiste, du bassin du Yarmouk. Cette enclave de 250 kilomètres carrés, adossée au Golan occupé par Israël et à la frontière jordanienne, est tenue par une brigade locale, qui a fait allégeance au calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. Ce mercredi, les troupes gouvernementales ont annoncé avoir repris une quinzaine de localités dans les provinces de Daara et de Quneitra.
■ De nombreux casques blancs encore bloqués à Deraa
Près de 400 casques blancs et membres de leurs familles sont toujours bloqués à Deraa, dans le Sud-Ouest syrien, où le régime est en passe de faire capituler les forces rebelles. Ces derniers jours, plus de 400 membres des familles de ces secouristes volontaires avaient pu être évacués de la province voisine de Qouneitra par la frontière israélienne. Mais Cette évacuation est une « opération criminelle » pour le régime de Bachar al-Assad qui accuse les secouristes casques blancs de terrorisme.
Ammar Alselmo est lui même casque blanc dans la région d’Idleb. Il est très inquiet pour le sort de ses confrères pris au pièges à Deraa.
RFI