Depuis le début de l’été, 33 agressions racistes ont été dénombrées en Italie. Le gouvernement continue d’attiser la haine et souffle sur les braises.
Ces derniers mois, l’Italie fait face à une vague d’actes racistes. On en décompte plus d’une trentaine depuis le début de l’été, indique l’historienne Ludmila Acone, chercheuse associée à l’Université Paris 1, qui parle d’une « impunité » totale. « Il y a une multiplication des actes graves. Auparavant, cela aurait défrayé la chronique, alors que là, ils se succèdent », dit-elle. Dernière agression raciste en date, celle de Daisy Osakue. L’athlète italienne, lanceuse de disque, rentrait chez elle dans le nord du pays. Elle a alors reçu un projectile envoyé par les passagers d’une voiture. Les assaillants cherchaient à s’en prendre à « une cible noire », assure-t-elle.
Un week-end lors duquel le racisme a fait d’autres victimes. Dans la nuit de samedi à dimanche, un Marocain a été pris en chasse en voiture par des habitants d’une bourgade du sud de Rome. Accusé d’être un cambrioleur, l’homme a percuté un muret avant d’être frappé. Il est mort. Un autre homme, un Sénégalais de 19 ans a été roué de coups aux cris de « sale nègre ». Les Italiens déplorent une « chasse aux Noirs » dans tout le pays. Le tout dans un climat politique où le racisme est légion. Le vice-Premier ministre, Luigi Di Maio, estime que les médias utilisent ces actes « contre le gouvernement » pour faire croire que ce dernier « ne s’attaque pas vraiment au problème du racisme. » Le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, est lui plus offensif : « Je rappelle qu’il y a environ sept-cents délits commis chaque jour en Italie par des immigrés, soit près d’un tiers du total, et ceci est la seule vraie urgence pour laquelle je me bats en tant que ministre. » Une façon d’accepter les actes racistes.
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