En Iran, le hashtag #my camera is my weapon devient viral depuis plusieurs semaines. Les Iraniennes qui refusent de porter le voile utilisent ce mot-clef pour poster des vidéos, dénonçant le harcèlement dont elles sont victimes.
Elles se font harceler, humilier publiquement ou même agresser. Des passants hommes ou femmes, la police des mœurs, etc., ils sont nombreux à essayer de faire taire leur protestation contre le port obligatoire du voile. Désormais, les Iraniennes utilisent leurs téléphones portables pour enregistrer ces scènes et les poster ensuite sur Twitter, accompagnées par le hashtag My Camera Is My Weapon, « Ma caméra est mon arme ». L’objectif : exposer publiquement les abus qu’elles subissent.
Le mouvement a commencé avec une première vidéo postée en avril 2018. Elle montre une membre de la police des mœurs qui attaque une jeune femme considérée comme mal voilée car laissant dépasser quelques mèches. Poussée et secouée par la fonctionnaire, elle finit par être jetée par terre, en pleurs. La vidéo a été relayée par Masih Alinejad, activiste iranienne et puis d’autres femmes ont suivi. Aujourd’hui, sous le hashtag « my camera is my weapon », on retrouve des vidéos montrant des scènes similaires dans les bus, dans la rue, dans les voitures ou encore à la plage.
Solidarité internationale
Ce mouvement a provoqué un élan de solidarité au-delà des frontières car à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, des citoyennes turques, arméniennes ou encore pakistanaises ont manifesté leur soutien aux Iraniennes sur les réseaux sociaux. Plus récemment en France, un jeune juriste parisien s’est fait le porte-parole de ces femmes qui se dévoilent. Après avoir découvert le mouvement « my camera is my weapon », Anton Struve a commencé à traduire les vidéos postées en lançant un nouvel hashtag, cette fois-ci en Français, #Nous sommes leurs voix.
Depuis la révolution islamique de 1979, les femmes en Iran sont obligées de sortir tête voilée et corps couvert. Toutefois, il y a quelques mois la police de Téhéran annonçait un assouplissement de ces règles. Les femmes se montrant en public en tenue jugée inappropriée, ne doivent plus être placées en détention ni payer d’amende. Mais cette nouvelle réglementation ne concerne que la ville de Téhéran et, visiblement, elle n’évite pas aux Iraniennes des altercations avec la police des mœurs.
RFI