À Lombok, cinq jours après un puissant séisme qui a principalement touché le nord de l’île indonésienne, le bilan est à présent de 319 morts et plus de 100 000 personnes n’ont aujourd’hui plus de toit. Elles s’abritent sous des tentes de fortune ou dans l’un des nombreux camps de secours, qui pullulent tout au long de la route côtière, sans espoir de regagner leurs maisons, qui se sont effondrées. Un deuxième séisme, moins fort, a encore frappé l’île, le jeudi 9 juillet.
Au bord de la route côtière du nord de Lombok, une majorité d’habitations se sont effondrées ou ont été fortement endommagées. Au village de Pemanang, une enfilade d’une dizaine de maisons totalement détruites témoigne de la violence du séisme du dimanche 5 août.
À quelques mètres de là, de jeunes gens agitent des sortes de boîtes à chaussures pour demander de l’aide aux automobilistes. Ils sont de la famille de Mujahid Amirudin, qui emploie le mot arabe de musibah – synonyme de catastrophe -, pour décrire ce qui leur est arrivé.
« Tout, absolument tout, s’est écroulé dans ma maison »
« Ces dégâts ce sont les conséquences du second tremblement de terre qui a frappé notre village, explique Mujahid Amirudin. Vous voyez bien quelles sont nos conditions d’hébergement : il n’y a plus rien ! Nous avons besoin de nourriture et de médicaments aussi. On manque de tout ici. »
À Tanjung, sous une tente, Bapak Ahmad raconte. « Au moment du séisme, ça a été la panique. On s’est tous mis à courir comme des fous, raconte l’homme de 50 ans avec un bébé sur les genoux. On craignait un tsunami, donc on s’est précipité vers les hauteurs… Je n’ai absolument aucune idée de quand je pourrai retourner chez moi, puisque tout, absolument tout, s’est écroulé dans ma maison. »
Preuve qu’à Tanjung, comme dans tout le nord de Lombok, la situation des sans-abris risque de durer bien davantage que quelques jours.
Malgré le deuxième séisme, les secours continuent à fouiller et déblayer les décombres en quête de survivants
Même s’il y a à présent peu de chances de retrouver de nouvelles victimes en vie, les secours continuent de s’affairer pour fouiller et déblayer les nombreux gravats qui jonchent toujours le bord des routes.
Près du village de Tanjung, dans le nord de Lombok, trois magasins effondrés obstruent toujours partiellement la route principale. Au bord de cette route, ils sont des dizaines à observer et à filmer avec leur téléphone le travail conjoint des militaires et des secouristes.
Personne ne sait encore avec certitude s’il y a de nouvelles victimes après la nouvelle secousse
Parmi eux, Kuka Kahfi. Masque sur le nez pour se protéger des nuages de poussière qui émanent des gravats, le jeune homme de 24 ans a de grosses gouttes qui lui perlent sur le front. Car le soleil tape fort sur Lombok. « Selon les secouristes, il y a une drôle d’odeur qui émane des décombres de ces magasins, raconte-t-il. Donc là, ils sont en train de chercher s’il peut y avoir des survivants ou bien des corps pris au piège là-dessous. »
Sous sa tenue orange fluo, Brahim Yongi travaille pour le Basarnas, l’agence indonésienne de recherche et de secours. « Notre travail est ralenti par le trafic important sur cette route et les embouteillages, explique-t-il. Pour finir de fouiller ces gravats et de tout déblayer, je dirais que nous en avons encore pour deux ou trois heures. »
Près d’une heure plus tard, une nouvelle réplique du séisme de dimanche a interrompu l’opération en cours, jeudi 9 août. Pour le moment, personne ne sait encore avec certitude si, à l’entrée de Tanjung, il y a de nouvelles victimes à dénombrer.