La Côte d’Ivoire a récemment connu une période de surperformance telle qu’elle a pu rebondir brillamment malgré le fait qu’elle n’a pas su profiter du boom des marchés émergents qui a caractérisé l’économie mondiale de 2000 à 2010 en raison de la crise politique qui secouait le pays. La plus récente édition The Report: Côte d’Ivoire 2018, publiée par le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group (OBG), brosse un portrait économique et politique complet de la république avec des analyses en profondeur des différents secteurs économiques.
Souvent perçue comme étant la porte d’entrée commerciale de l’Afrique francophone, la Côte d’Ivoire doit sa vigueur économique principalement à sa stratégie de diversification ayant permis de contrecarrer la chute des prix du cacao. Le FMI prévoit une croissance du PIB de 7,6% en 2018 et les perspectives à moyen terme sont tout aussi positives avec une estimation moyenne de croissance de 7% pour les années à venir.
Un certain nombre de réformes et de projets de développement ont démarré en 2017 dans les secteurs de l’énergie, des transports, des services financiers, de la construction, des télécommunications et de l’agriculture. Plusieurs appels d’offres publics ont été publiés. Les secteurs public et privé ont aussi entrepris de remplacer ou d’améliorer les infrastructures dégradées ou détruites entre 2002 et 2011.
« Malgré un bref bouleversement au cours des premiers mois de l’année dernière, les réformes et les politiques récemment mises en œuvre ont redonné confiance à l’économie ivoirienne, avec l’émission réussie d’une euro-obligation en juin », a expliqué le rédacteur en chef d’OBG, Oliver Cornock, en soulignant néanmoins que « les élections de 2020 ont déjà commencé à faire l’objet de discussions au sein des milieux d’affaires. Concrètement, un certain nombre de projets dans différents secteurs ont été lancés afin d’améliorer le niveau de vie de la population.»
Objectif: doubler la capacité énergétique d’ici 2020
Le secteur énergétique connaît une croissance fulgurante. Plusieurs projets sont en cours afin d’accroître la capacité thermique du pays. La Côte d’Ivoire prévoit de doubler sa capacité énergétique d’ici 2020 en misant également sur des solutions vertes. Un certain nombre de nouveaux projets d’énergies renouvelables sont en cours, dont la nouvelle usine de biomasse d’EDF, par exemple. La réfection et l’expansion des réseaux de distribution et de transmission ainsi que les nouvelles règlementations introduites ces dernières années contribuent à rendre le secteur plus compétitif et à attirer des investissements privés.
Au chapitre des transports, les nouveaux projets en cours devraient accroître l’offre et contribuer à repositionner la Côte d’Ivoire comme plaque tournante régionale. L’agrandissement des terminaux de passagers et de fret et l’aménagement d’une nouvelle piste d’atterrissage à l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny ainsi que la construction d’un deuxième terminal à conteneurs dans le port d’Abidjan sont au nombre de ces projets qui s’ajoutent au développement et à la réhabilitation de plusieurs infrastructures routières dans le pays.
Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire est aussi l’un des plus grands exportateurs de noix de cajou. Avec une large variété de cultures et un grand nombre de zones cultivables, l’agriculture demeure un atout précieux à l’économie ivoirienne. Les terres fertiles et le climat favorable contribuent à faire de l’agriculture une source importante de revenus. Malgré l’offre mondiale excédentaire qui fait baisser les prix des produits de base, le cacao demeure une culture importante pour le pays.
Selon la directrice éditoriale d’OBG pour l’Afrique, Souhir Mzali, même si la Côte d’Ivoire a encore du chemin à parcourir pour revendiquer le titre de centre manufacturier de l’Afrique de l’Ouest, les politiques gouvernementales prudentes et les investissements étrangers directs ont contribué à la croissance de ce secteur. « La hausse accélérée du PIB des cinq dernières années a permis à certaines industries de développer une clientèle locale et régionale et d’accroître les échanges avec les marchés internationaux. »
Oxford Business Group