Aboubakr Sidick, meilleur compagnon du Prophète (PSL)

« S’il m’avait été permis d’avoir pour ami intime quelqu’un d’autre que Dieu, cela aurait été Abû Bakr. Seulement, il est mon frère et mon compagnon. » [ Parole du Prophète Muhammad, rapportée par Bukhâri dans son Sahih.] 

L’immense considération que le prophète avait pour Abu Bakr, son fidèle compagnon

Parmi les compagnons du prophète, Abu Bakr se révèle à juste titre comme le plus aimé. Intègre et véridique, ce qui lui confère d’ailleurs son nom “Sidik”, il a vite obtenu la confiance du prophète. Voici ce qu’il faut savoir de Abou Bakr : ses origines, jusqu’à la rencontre du Prophète en passant par ses activités

 

Lorsque Muhammad s’isolait dans la grotte de Hira pour méditer et se recueillir, Abû Bakr, son futur compagnon et beau-père était alors un des plus riches commerçants de la Mecque. Etait-il au courant de la quête spirituelle de son compatriote ? Il avait dû apprendre, comme la plupart des gens de la Mecque, que Muhammad, l’époux de la riche Khadîja, avait une attirance pour la méditation et la spiritualité. Il devait être au courant de son comportement moral, rare à l’époque, qui lui avait valu le surnom d’ Al-Amîn (Le digne de confiance). C’est pour cela, sans doute, qu’il a dû le suivre dès qu’il a commencé à prêcher ce que l’Esprit Saint lui a révélé. Par ailleurs, les sources islamiques mettent l’accent sur le caractère doux et spirituel d’Abû Bakr. Il en était de même de son penchant pour l’ascétisme et le détachement des choses de ce monde. On rapporte à cet effet, que même devenu calife, successeur temporel du Prophète, il vaquait à ses affaires personnelles, en vendant des vêtements au marché pour subvenir à ses besoins. C’est dire combien cet homme illustre était disposé à recevoir les enseignements du Prophète et à devenir un de ses plus intimes compagnons. Abû Bakr appartenait à la célèbre tribu de Quraysh. Ayant un ancêtre commun avec le Prophète, il était donc un pur produit de la noblesse arabe… Comme s’il était prédestiné au rôle qui serait le sien, les histoires qui se rapportent à son sujet indiquent que son comportement et sa morale durant son enfance et sa jeunesse furent aux antipodes de ceux de ses concitoyens. On louait son honnêteté dans les affaires du commerce. On admirait sa sagesse et sa pondération. Certaines sources rapportent que le surnom d’As-Siddîq (le véridique, le sincère) lui fut attribué par ses concitoyens pour son intégrité morale. D’autres, par contre, estiment que cette appellation lui avait été donnée par le Prophète parce qu’il avait été le premier à croire au message divin sans avoir jamais douté, même dans les moments les plus pénibles. Quoi qu’il en soit, ceci n’enlève rien au mérite de ce grand homme que la Providence divine a choisi comme un solide pilier pour soutenir la mission du dernier des messagers. Déjà, lorsque le Prophète revint de son fameux voyage céleste (al-mi’râj), et que ses concitoyens se mirent à le tourner en dérision, Abû Bakr, à qui ils s’adressèrent pour lui faire remarquer la prétendue folie de son compagnon, répondit, imperturbable : « Par Dieu, je crois à plus que cela; je crois avec certitude qu’il reçoit la révélation de son Seigneur du haut du septième ciel.» Cet homme hors du commun est né à la Mecque deux ans après le Prophète. Son père s’appelait ‘Uthmân, mais on le surnommait Abû Quhâfa. Quant à sa mère, elle s’appelait Salma, mais était connue sous le surnom d’Umm al-Khayr. Il reçut une solide éducation faisant de lui l’une des personnes les plus en vue de la société mecquoise. Dès son jeune âge, sa réputation d’honnête homme, loyal, sage et intègre, s’imposa à ses concitoyens. On rapporte que la tribu des Quraysh l’avait choisi pour la représenter dans les discussions lors des conflits tribaux où il y avait mort d’hommes. Ces discussions servaient à fixer le prix du sang (ad-diyya). Il est évident que pour pouvoir être désigné à tenir ce rôle-là, il fallait avoir fait ses preuves en matière de sagesse et de maturité. On rapporte aussi qu’il était très sollicité par ses concitoyens pour ses conseils qui étaient d’une grande utilité. Figure d’une grande noblesse, il était très généreux envers les pauvres et les nécessiteux. Toutes ces qualités ne pouvaient que susciter l’estime et la sympathie des gens de bon caractère et de bonne moralité que connaissait alors la Mecque. Parmi ceux-ci, il y avait, bien sûr, le Prophète , qu’une grande amitié, dit-on, liait à notre homme. Et lorsque l’heure de la Révélation sonna, on les retrouva tous les deux sur le chemin de Dieu, assumant et subissant toutes les épreuves qu’exige une telle mission. Abû Bakr est, comme nous l’avons dit, le premier homme à avoir embrassé l’islam. Son choix ne fut pas long à se dessiner. Connaissant l’honnêteté et la sincérité de son ami d’enfance, il n’hésita pas un instant. Il est vrai que sa nature douce et son âme spirituelle le prédisposaient à faire ce choix. Lorsque le Prophète lui prêcha le message qu’il recevait de son Seigneur, il l’accepta sans hésitation. Il devint un des plus ardents défenseurs. C’est à juste titre que le Prophète a dit de lui : « S’il m’avait été permis d’avoir pour ami intime quelqu’un d’autre que Dieu, cela aurait été Abû Bakr. Seulement, il est mon frère et mon compagnon. » Son comportement et sa morale étaient des plus exemplaires du temps même de la période antéislamique (jâhiliya). On rapporte qu’étant encore enfant, son père l’emmena à la Ka’bâ pour rendre un culte d’adoration aux idoles. Il s’approcha de l’une d’elle et lui dit : « J’ai faim, nourris-moi ! » Il n’eut aucune réponse. Il ajouta : « J’ai soif donne-moi à boire ! » Il n’obtint aucune réponse. Il ajouta encore : « J’ai froid, vêtis-moi! » Ce fut toujours le silence. À la fin, il prit un caillou et lui dit: « Je vais te jeter ce caillou et si tu es un Dieu, défends-toi. » Il lui jeta le caillou et elle tomba à la renverse. On rapporte aussi qu’il était d’une grande vertu et qu’il n’avait jamais bu une goutte d’alcool. Chose vraiment paradoxale dans une société où tous ses membres étaient des épicuriens nés. Dans un Hadith rapporté par Ibn ‘Asâkir, on demanda à Abû Bakr pourquoi il s’était toujours abstenu de boire de l’alcool. Il répondit : « Parce que je voulais préserver mon honneur, et protéger ma réputation ; car celui qui s’adonne à l’alcool ne fait attention ni à son honneur, ni à sa dignité !» Lorsque le Prophète entendit ces propos, il dit : ” Abû Bakr a dit vrai ! Abû Bakr a dit vrai ! »

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