Le premier mois du nouvel an musulman appélé ‘‘djomènè’’ en malinké
Le‘’Baramogo lafa’’ pourrait être traduit à travers ses mots comme ‘’ baramogo’’ qui signifié en malinké ‘’frère’’ et ‘’lafa’’ renvoi à ‘’être rassasié ou manger copieusement’’. Alors ‘‘ baramogo lafa’’ veut dire tout simplement ‘’faire manger copieusement ses frères’’. Ce thème prend tout son sens à travers sa mise en pratique dans certaines localités de la Côte d’Ivoire. En ce jour, qui correspond au 10ème jour de Mouharam ou Djomenin kalo, toutes les familles cuisinent en grande quantité et mettent les mets à la disposition de toute la population. L’objectif est qu’en ce jour, personne ne devrait avoir faim. Cette pratique tire sa source de l’histoire des ancêtres. Et c’est que nous explique l’imam Coulibaly de la grande mosquée d’Adjouffou, originaire du nord de la Côte d’ivoire. Il indique que cette pratique existe bien avant l’avènement de l’Islam dans leur contrée. Tout d’abord, le calendrier hégirien est appelé dans le dialecte ‘’Farafin Kalo’’ ou le ca- lendrier africain. Appliquant ce calendrier durant toute l’année, quand apparaissait la nouvelle année, les uns et les autres organisaient des réjouissances. D’après ses recherches auprès des anciens de son terroir, cette pratique a commencé lorsqu’ils ont été victimes de la famine. Aussi, pour éloigner d’eux ce mauvais souvenir, des cérémonies de réjouissances sont organisées. Et particulièrement, au cours de cette journée, des bêtes sont immolées en l’honneur des idoles. Chaque famille prépare la nourriture afin que tout le monde puisse manger à satiété. L’objectif de cette pratique est d’avoir de la prospérité, la bonté dans tous les travaux qu’ils vont entreprendre. L’Imam explique qu’il y’a des feuilles qui ne doivent être utilisées que ce jour pour guérir un mal. Coulibaly d’ajouter qu’avec l’avènement de l’Islam, certains ont troqué ces pratiques ancestrales pour appliquer plutôt les recommandations islamiques et implorer l’assistance d’Allah pendant le mois. Quant à l’appellation du mois ‘’ Djomenin Kalo’’, Moukadam Touré de Yopougon dira ‘‘Djomenin Kalo’’ fait allusion à la période où certains membres de la famille du Prophète Mohammad (saw) ont été fait prisonniers lors d’une bataille entre les musulmans’’. Et dans la partie de l’Est de la Côte d’Ivoire, ce nouvel an hégirien se fête avec une marmite particulière.