La commission d’enquête de l’Assemblée nationale a volé en éclat, mais celle du Sénat reprend ses auditions. Les sénateurs veulent aller jusqu’au bout en entendant Alexandre Benalla. Après avoir dans un premier temps décliné la convocation des sénateurs, le proche d’Emmanuel Macron a finalement annoncé qu’il s’y rendrait « contraint ». La commission d’enquête cherche à faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de la présidence de la République qui ont mené aux violences commises par Alexandre Benalla lors des manifestations du 1er mai.
Après la trêve estivale, les sénateurs remontent en selle, bien déterminés à pousser leurs investigations le plus loin possible. Il y a pour eux toujours des zones d’ombres, des points à éclaircir, notamment le rôle exact d’Alexandre Benalla au cœur du pouvoir. L’adjoint au chef de cabinet avait de larges prérogatives, mais rien n’est mentionné dans sa fiche de poste révélée par la presse mardi.
Alexandre Benalla a accepté finalement de répondre à la commission d’enquête du Sénat. L’ex-adjoint au chef de cabinet à l’Elysée avait dans un premier temps fait savoir qu’il n’irait pas tant que l’instruction judiciaire n’était pas terminée. Mais les sénateurs l’ont menacé de poursuites judiciaires et il est revenu sur sa décision.
Alexandre Benalla n’ira pas répondre aux sénateurs de gaité de coeur. Dans un communiqué, il se dit « contraint » de le faire après avoir été menacé de poursuites judiciaires. Mais le proche du président de la République ne décolère pas et lance une violente charge contre la commission dont il estime qu’elle « n’a aucune légitimité à poursuivre ses travaux ». Il prévient aussi qu’il ne répondra pas aux questions concernant les faits dont la justice est saisie.
Ce n’est d’ailleurs pas l’intention des sénateurs, a plusieurs fois répété Philippe Bas. Le président de la commission a haussé le ton mardi après-midi : Alexandre Benalla n’a pas le choix, a-t-il fait savoir, il doit répondre à la convocation, sinon il risque deux ans de prison. Une convocation qui lui sera envoyée « prochainement ».
En attendant, l’homme qui a sous son autorité directe Alexandre Benalla pourrait apporter quelques éclaircissements aux sénateurs. Le jeune chef du cabinet de l’Elysée, François Xavier Lauch, qui s’occupe de l’agenda du président, est auditionné ce mercredi matin.
RFI